PRAXBIND, l'antidote spécifique de PRADAXA


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Claudine
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Date du message : mercredi 30 mars 2016 à 13h33


PRAXBIND, l'antidote spécifique de PRADAXA, est commercialisé à l'hôpital
Par David PAITRAUD -

Date de publication : 29 Mars 2016

PRAXBIND est l'agent de réversion spécifique de PRADAXA (dabigatran), un anticoagulant oral d'action directe (NACO).
Son principe actif, l'idarucizumab, est un fragment d'anticorps monoclonal humanisé (Fab) présentant une très forte affinité avec le dabigatran dont il est capable de neutraliser l'effet antithrombotique.

Après avoir bénéficié d'une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) de cohorte de novembre 2015 à février 2016, PRAXBIND est désormais commercialisé dans les hôpitaux français.
Son utilisation est réservée à l'usage hospitalier et en situation d'urgence.

En pratique, PRAXBIND est administré à la dose de 5 g sous forme de 2 perfusions intraveineuses consécutives de 5 à 10 minutes chacune, ou sous forme de bolus IV.
Une deuxième dose de PRAXBIND peut être nécessaire dans certaines situations.

PRAXBIND est l'agent de réversion spécifique de l'inhibiteur direct de la thrombine, PRADAXA (illustration).

PRAXBIND, agent de réversion spécifique de PRADAXA

PRAXBIND 2,5 g/50 mL solution injectable pour perfusion IV (idarucizumab) est indiqué chez les patients adultes traités par PRADAXA gélule (dabigatran étexilate) quand une réversion rapide de ses effets anticoagulants est requise :

pour une urgence chirurgicale ou des procédures urgentes ;
en cas de saignements menaçant le pronostic vital ou incontrôlés.


Avant sa commercialisation, PRAXBIND a été disponible sous autorisation temporaire d'utilisation de cohorte (ATUc), du 30 novembre 2015 au 21 février 2016.

Ce médicament fait l'objet d'une surveillance supplémentaire qui permettra l'identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté.

L'idarucizumab neutralise les effets anticoagulants du dabigatran et de ses métabolites

L'idarucizumab est produit par la technologie de l'ADN recombinant dans des cellules ovariennes de hamsters chinois.

Cet agent de réversion spécifique du dabigatran se compose d'un fragment d'anticorps monoclonal humanisé (Fab) qui se lie au dabigatran avec une très forte affinité, approximativement 300 fois plus puissante que l'affinité du dabigatran pour la thrombine.

Le complexe idarucizumab-dabigatran est très stable en raison de sa vitesse de constitution rapide et de sa vitesse de dégradation extrêmement lente.

Se fixant de façon puissante et spécifique au dabigatran et à ses métabolites, l'idarucizumab neutralise leurs effets anticoagulants.

En 2015, les AVK restaient le traitement de référence, en l'absence notamment d'antidote pour les NACO

En janvier 2015, la Haute Autorité de santé avait précisé dans un communiqué de presse la place des nouveaux anticoagulants oraux (NACO) dans la stratégie thérapeutique de prévention des AVC (accidents vasculaires cérébraux) et des embolies systémiques, les uns par rapport aux autres (apixaban - ELIQUIS, dabigatran - PRADAXA, rivaroxaban - XARELTO) d'une part, et vis-à-vis des AVK d'autre part (voir VIDAL Reco "Traitement par AVK)".

Dans ce communiqué, la HAS indiquait que les AVK restaient le traitement de référence et recommandait d'utiliser les NACO en traitement de seconde intention :

chez les patients sous AVK pour lesquels le maintien de l'INR (International Normalized Ratio) désiré dans la zone cible n'est pas assuré malgré une observance correcte ;
chez les patients pour lesquels les AVK sont contre-indiqués ou mal tolérés ou qui acceptent mal les contraintes liées à la surveillance de l'INR.

Cette position de la HAS s'appuyait notamment sur l'absence d'antidote et l'impossibilité de mesurer en pratique courante le niveau d'anticoagulation.

Les résultats d'une nouvelle réévaluation des NACO attendus en 2016
Des produits antidotes étant en cours de développement en 2015, la HAS avait prévu une nouvelle évaluation à un an, en 2016 donc : "La Commission de la transparence a souhaité réévaluer dans un an l'ensemble de ces spécialités et analyser les réponses qui seront apportées aux modalités de surveillance de l'anticoagulation et de contrôle des saignements observés sous traitement".

Le développement puis la commercialisation de PRAXBIND devrait être prise en compte dans ce prochain avis de la Commission de la transparence.

PRAXBIND en pratique
Se fixant spécifiquement au dabigatran, l'idarucizumab réversera son effet anticoagulant mais pas celui des autres anticoagulants.

PRAXBIND se présente sous forme de solution à 2,5 g/50 mL conditionnée en flacon de 50 mL.

La dose recommandée de PRAXBIND est de 5 g, soit 2 flacons de solution à 2,5 g/50 mL.
PRAXBIND est administré par voie intraveineuse sous forme de 2 perfusions consécutives de 5 à 10 minutes chacune, ou sous forme de bolus.

Une seconde dose possible dans des cas précis

L'administration d'une deuxième dose de 5 g de PRAXBIND peut être envisagée lorsqu'un allongement des temps de coagulation est observé et :
- qu'un saignement cliniquement pertinent réapparait en même temps,
- qu'un nouveau saignement risque de menacer le pronostic vital,
- que les patients nécessitent une deuxième intervention chirurgicale ou des procédures urgentes.

Les paramètres de coagulation pertinents sont le temps de céphaline activé (TCA), le temps de thrombine dilué (TTd) ou le temps d'écarine (ECT).

Après PRAXBIND : quand reprendre le traitement antithrombotique ?

En l'absence de traitement antithrombotique, les patients sont exposés au risque thrombotique lié à leur maladie ou à l'affection sous-jacente.
Pour réduire ce risque, la reprise du traitement anticoagulant doit être considérée dès qu'elle est médicalement possible. Ainsi, si l'état du patient est cliniquement stable et si une hémostase adéquate a été obtenue :
- la reprise du traitement par PRADAXA peut être envisagée 24 heures après l'administration de PRAXBIND ;
- ou un autre traitement antithrombotique (héparines de bas poids moléculaire par exemple) peut être commencé à tout moment.

Pas de contre-indication mais des précautions d'emploi

Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) de PRAXBIND ne mentionne aucune contre-indication.

Parmi les précautions d'emploi, il est nécessaire de prendre en compte :
- le risque d'hypersensibilité : réaction anaphylactoïde par exemple chez des patients ayant une hypersensibilité connue à l'idaracizumab ou à l'un des excipients (sodium acétate trihydrate, acide acétique, polysorbate 20) ou des excipients à effet notoire : sodium, sorbitol ;
- la présence de sorbitol chez les patients présentant une intolérance héréditaire au fructose.

A noter également que PRAXBIND provoque une protéinurie transitoire en réaction physiologique à la surcharge rénale en protéines après un bolus ou une administration rapide par voie intraveineuse de 5 g d'idarucizumab.
La protéinurie transitoire n'est pas un signe d'atteinte rénale et celle-ci doit être prise en compte en cas de test urinaire.

Identité administrative

Liste I
Réservé à l'usage hospitalier et à l'usage en situation d'urgence selon l'article R. 5121-96 du Code de la santé publique
Boîte de 2 flacons de 50 mL + étiquette avec crochet de suspension intégré, CIP 3400955013693
Prise en charge selon les conditions définies à l'article L. 162-16-5-2 du code de la Sécurité sociale (article 48 - LFSS 2014)
Demande d'agrément aux collectivités à l'étude
Laboratoire Boehringer Ingelheim France


Pour aller plus loin
Résumé EPAR à l'intention du public (EMA, 1er décembre 2015)
Annexe de l'avis n°2015.0089 - Identification des alternatives pour un médicament post-ATU, pré-inscription (HAS, novembre 2015)

Les articles relatifs aux AOD ou NACO sur Vidal.fr
Anticoagulation : le passage d'un AVK à un AOD n'augmenterait pas, à court terme, le risque cardiovasculaire ou d'hémorragie majeure (6 avril 2015)
Réévaluation des NACO : une efficacité différente selon les substances actives (26 janvier 2015)
NACO : insertion progressive de la carte de surveillance du patient dans les conditionnements (17 décembre 2014)
Nouveaux anticoagulants oraux : pas d'augmentation du risque hémorragique à court terme par rapport aux AVK (2 juillet 2014)

Source: Vidal

“La réforme oui, la chienlit non !” Charles de Gaulle.

"La véritable politesse consiste à marquer de la bienveillance aux hommes, elle se montre sans peine quand on en a." Jean-Jacques Rousseau

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ilade NEW
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Date du message : samedi 8 octobre 2016 à 12h45


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ilade NEW
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Date du message : samedi 8 octobre 2016 à 12h46


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ilade NEW
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Date du message : samedi 8 octobre 2016 à 12h48


grand merci à notre bible pharmaceutique .