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L'examen du projet de loi Santé à l'Assemblée nationale est repoussé au début de semaine prochaine

mercredi 18 novembre 2015 par Brigitte .

L'examen du projet de loi Santé à l'Assemblée nationale est repoussé pour la troisième fois. Il aura lieu en début de semaine prochaine, a annoncé ce mercredi la ministre de la Santé Marisol Touraine devant les députés.

Elle a expliqué sa décision par la volonté de "nombreux parlementaires" de participer à des hommages aux victimes des attentats du 13 novembre dans leur circonscption.

Le projet de loi, qui devait être examiné lundi, avait déjà été reporté à mardi pour cause de Congrès, puis à jeudi.

Source : tempsreel.nouvelobs.com

IDEL : de nombreuses “opérations escargot” aujourd’hui. Reportage à Marseille

vendredi 13 novembre 2015 par Brigitte .

Avant la grande manifestation nationale lundi à Paris, les infirmiers libéraux ont mené des opérations "escargot" aujourd'hui dans les grandes villes de France. A Marseille comme ailleurs, les professionnels se sont fait entendre.

Ils étaient quelques dizaines, devant le siège de la CPAM de Marseille, à protester contre la loi de Santé, qui sera prochainement votée à l'Assemblée Nationale. Rassemblés à l'appel de Convergence Infirmière, de l'ONSIL et de la FNI, les infirmiers libéraux ont voulu marquer le coup et se faire entendre en dirigeant un cortège de voitures roulant à très faible vitesse jusqu'à l'Agence Régionale de Santé, où une délégation a finalement été reçue.
"On s'est organisé de façon à pouvoir travailler aujourd'hui tout en informant la population et les patients de notre démarche. C'est la raison pour laquelle nous avons organisé partout en France des opérations escargot. Les professionnels qui le peuvent, montent à Paris pour le grand rassemblement de lundi" a expliqué François Delboy, du syndicat Convergence Infirmière. Depuis aujourd'hui et jusqu'au 16 novembre, les infirmiers se sont en effet engagés à travailler, mais n'acceptent pas les nouvelles prises en charge. Le but étant aussi d'engorger les services d'urgences hospitalières.
L'existence de la profession est menacée selon les syndicats
BD-4Si les infirmiers libéraux sont en colère, c'est parce que la loi Santé menacerait leur avenir.
"Marisol a dit de façon informelle en commission qu'elle donnait 2 ans aux Infirmières libérales. Ce qui signifie que dans 2 ans, il est très probable que l'exercice libéral au sein de la profession, n'existe plus" s'est inquièté François Delboy, en tête du cortège.
Le développement des maisons de santé, prévu dans la loi, impose aux infirmiers libéraux de se regrouper en communauté territoriale de praticiens de santé. "Les infirmières appartiendront automatiquement à une Maison de Santé. Et le risque, comme les maisons de santé ont la possibilité de salarier leurs infirmières et qu'elles ont un budget alloué, c'est que du jour au lendemain, elles n'aient plus aucun autre choix que d'accepter ce salariat. Car, déjà maintenant, les infirmières qui décident d'aller dans les maisons de santé, même en gardant leur statut libéral, signent une clause de non-concurrence et ne peuvent pas récupérer leurs patients si elles décident d'en sortir" a complèté Christophe Barcelo de la FNI, présent aussi pendant la durée de l'opération.
Les patients, selon les revendication syndicales, risqueraient eux, de ne plus pouvoir bébéficier du libre choix de leur praticien.
Les infirmiers n'ont pas été consultés
BD-5

"La seule chose avec laquelle on est d'accord dans la loi de Santé, c'est le maintien de l'Ordre" analyse Carole Boff, adjointe à la présidente régionale de la région PACA de l'ONSIL.
Les 3 syndicats représentés, et la centaine d'infirmiers sur place, ont réclamé "le retrait pur et simple" de la Loi de Santé. D'autant que celle-ci impliquerait "des dérives".
Exemple donné : celui de la réingènierie des professions aide-soignante et auxiliaire de puériculture, actuellement en étude à la DGOS. "Tout cela rentre dans la logique de la loi de Santé. Ce sont les assurances qui vont payer les maisons de santé et donc ils voudront faire des économies. Ils espèrent confier des tâches infirmières à des personnes moins qualifiées pour que cela coûte moins cher" explique Carole Boff.
"Le problème, c'est que Marisol Touraine a mené son projet dans son coin, sans nous consulter" clamait aussi une infirmière sur place. "Si on nous implique dans un projet de loi, on est capable d'apporter des solutions, mais il faut nous solliciter. Dans ce cadre, ce n'a pas été le cas".
BD-2Dans le cortège bloquant l'avenue du Prado, axe routier principal de Marseille, les infirmiers et infirmières étaient nombreux à afficher le même désarroi. Outre les professionnels adhérents aux 3 syndicats, des infirmiers isolés, membres ou non de collectifs (comme celui de lu groupe Facebook La Grève c'est maintenant) étaient présents pour manifester une colère qui ne cessera pas si la loi est votée

Source : www.actusoins.com

Black Friday : un succès

vendredi 13 novembre 2015 par Brigitte .

Avec ses opérations escargots dans toute la France, le Black Friday des professionnels de santé libéraux est un succès. (Nos reportages à Bordeaux et Marseille à Suivre)
©@sofydon/Arrivée des manifestants opération escargot médecins et infirmiers libéraux devant la Prefecture de Toulon

Les médecins ont bien-sûr formé le gros des troupes, à l'appel de tous les syndicats représentatifs (CSMF, FMF, SML, MG FRANCE et Le BLOC), avec le soutien de la Fédération de l'Hospitalisation privée (FHP) et la participation de SOS Médecins.
Dès le début de la journée, la FHP annonçait qu'"environ deux tiers des cliniques et hôpitaux privés sont touchés à des degrés divers par le mouvement de grève des médecins et praticiens hospitaliers libéraux".
Du côté des infirmiers, l'ensemble des syndicats de libéraux (FNI, ONSIL et Convergence Infirmières) et de nombreuses associations comme Infin'Idels ont également appelé à la manifestation. Le SNIIL, absent sur cette journée, sera en revanche présent pour la grande manifestation du lundi 16 novembre.
Concernant les médecins, les cabinets sont massivement fermés. "On doit être à 80% à la FMF. Mais comme d'habitude, le ministère va dire que tout va bien. C'est un cas rare de surdité", a indiqué Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France.
Entre 80 et 90 % des cabinets de médecins fermés

Selon les chiffres de l’UFML, l’arrêt d’activité est de 93% en moyenne, avec des pics à 100%, notamment dans le Roannais ou en Bourgogne. La grève concerne 90% des médecins bretons ou toulousains.
En Lorraine, près de 8 cabinets sur 10 fermés selon la CSMF .
Les opérations escargots ont ainsi bloqué de nombreux autoroutes et de nombreux centres villes.
Ainsi, à 15 h "Les autoroutes A15 et A86 sont bloquées. Le trafic est terrible autour de Paris avec 250 véhicules qui bloquent. Ils seront rejoint dans l’après-midi par 150 voitures supplémentaires venant de Rennes, Toulouse, Strasbourg…", a commenté le Dr Marty, président de l’UFML.
A Lille, à la même heure, on comptait 40 km de bouchons.
Les raisons de la colère

Si pour les médecins, le non au tiers-payant généralisé vient en tête des revendications, les infirmiers craignent pour leur exercice libéral.
"Il faut dire Non à La loi Touraine, sauvegarder l'exercice libéral de notre profession, conserver le libre choix du praticien par les patients, en dehors de tous réseaux de soins, centres de santé ou autres Maisons de Santé dans lesquels le compérage serait autorisé, maintenir la liberté de prescription, de prévention et de soins, sauver les valeurs fondamentales de liberté, d'égalité et de solidarité de notre système de santé et de notre République et enfin garder la qualité de nos services et notre vocation sociale " expliquait l'ONSIL dans un communiqué.
De son côté l'ONSIL met en garde contre "l’asservissement au sein des équipes de soins primaires des infirmières libérales, comme d’ailleurs de tous les autres professionnels de santé, au seul profit des médecins". L'ONSIL vise ainsi l’article 12 de la future loi de Santé qui prévoit qu'"une équipe de soins

Pour les Infin'Idels, "le parcours santé imposé par Marisol Touraine avec les Had, SSIAD, maisons de santé rend le patient captif et soumis aux assurances et mutuelles".

A lire, notre reportage à Marseille

Source : www.actusoins.com

Si vous n’aviez pas compris les dangers de la loi de santé, lisez ceci !

jeudi 12 novembre 2015 par Brigitte .

“Le premier étage du système de protection sociale français – celui des régimes de base de sécurité sociale – est consubstantiel au lien social. Il se rattache au principe sacré de solidarité nationale qu’il ne faut surtout pas chercher à écorner. Cet étage connaît des difficultés d’ordre financier qu’atteste l’existence d’un déficit récurrent dont le montant, qui représente moins de 5 % des dépenses, doit cependant être relativisé. Cette situation exige certes de prendre des mesures de redressement, mais le système n’est sûrement pas en faillite.
Le deuxième étage de la protection sociale est celui des complémentaires et des mutuelles. Ces dernières ne prétendent pas faire mieux que l’assurance maladie de base, mais agir en supplément. La “sécu” offre à tous les Français le même service, les mêmes garanties, et les Français y cotisent en fonction de leur revenu – c’est cela la mission de solidarité nationale de la Sécurité sociale. La difficulté aujourd’hui vient du fait que la “sécu” rembourse un panier de soins implicite et non pas explicite. Les taux de remboursement sont devenus si complexes que l’on n’arrive plus à les comprendre. Sans compter les incertitudes sur la prise en charge des innovations, comme on l’a vu récemment avec l’onéreux traitement de l’hépatite C. Ajuster les cotisations et les prestations… en visant l’équilibre des comptes : c’est la responsabilité de l’État de définir ce cadre général, il a la légitimité pour cela. Et à partir de là se définit le champ d’intervention des mutuelles.
“Ajuster les cotisations et les prestations… en visant l’équilibre des comptes : c’est la responsabilité de l’État de définir ce cadre général, il a la légitimité pour cela”
Ces dernières fonctionnent de façon extrêmement démocratique. Elles opèrent le plus souvent au sein des entreprises avec des partenaires sociaux négociant les garanties et la tarification. Dans l’univers des complémentaires, il n’est pas choquant – et il est même normal – que tous les Français adhérents n’aient pas la même couverture, contrairement à ce qui passe dans le régime général. L’essence même du contrat collectif, c’est d’être négocié dans le cadre de la mutualisation. Et généralement, la cotisation est payée 50/50 par l’entreprise et par les salariés. Or par quasi-construction, ce système contractuel fonctionne à l’équilibre, c’est-à-dire sans connaître de déficit, car un contrat durablement en perte n’est tout simplement pas concevable. Aujourd’hui, l’ensemble des contrats collectifs sont à l’équilibre, voire un peu négatifs, ce qui signifie que si les opérateurs des contrats de santé ne font pas de pertes, ils ne s’enrichissent pas non plus.
L’impératif d’une valeur ajoutée accrue

Les complémentaires santé exerçaient un métier à faible valeur ajoutée économique mais à forte valeur ajoutée sociale. Rembourser après la Sécu ne suppose pas un savoir-faire très élaboré. Beaucoup d’opérateurs peuvent le faire. C’est si vrai que l’on s’est retrouvé il y a une vingtaine d’années avec près de 10 000 mutuelles exerçant ce métier. Mais la baisse des taux de remboursement, l’évolution de la réglementation et le montant des investissements nécessaires renforce la nécessité de la concentration. Le groupe Malakoff Médéric, avec le renfort de la Mutuelle générale, représentera 10 % du marché de l’assurance collective (santé et prévoyance). Ce qui est une taille significative mais pas encore suffisante. Nous sommes en mesure de nous doter des vrais outils industriels pour élargir nos missions, car il importe d’augmenter notre valeur ajoutée dans le domaine de l’offre de soins. Ce mouvement est crucial car dans le monde vers lequel nous allons, les intermédiaires qui ne pourront justifier d’une valeur ajoutée sont voués à disparaître.
“La baisse des taux de remboursement, l’évolution de la réglementation et le montant des investissements nécessaires renforce la nécessité de la concentration”
Les rentes de situation à l’abri desquelles les mutuelles ont vécu n’existent plus. ‘L’ubérisation’ nous concerne aussi. Ce qui garantissait notre sécurité hier, c’est-à-dire “l’affinitaire”, autrement dit notre proximité avec les clients, n’est plus suffisant. Il ne suffit plus d’être du même village, de la même entreprise, de la même région pour justifier d’adhérer à une mutuelle. En mettant fin à ces situations de monopole, l’ouverture à la concurrence nous oblige à repenser notre métier et nos éléments de valeur ajoutée. Le fait que les entreprises cotisantes ne sont plus disposées à suivre la dérive des dépenses d’un système souvent incohérent et générateur de gâchis constitue un autre aiguillon. Il suffirait pourtant d’un peu plus de cohérence, de contrôle et de coordination pour supprimer le déficit. Le modèle économique est à réinventer.
Jusqu’ici, la prévoyance – l’incapacité, l’invalidité, le décès – dégageait des profits notamment grâce aux produits financiers, et ces profits finançaient les pertes de la santé. Or aujourd’hui, les excédents ont disparu du fait de la baisse des taux d’intérêt, l’équilibre a été rompu. Cette situation pose des problèmes aux assureurs, mais elle nous oblige à nous recentrer sur notre métier en n’admettant plus un résultat d’exploitation négatif comblé par des produits financiers. Notre activité doit être capable de générer structurellement un résultat positif, mais ce dernier doit demeurer faiblement positif de façon à ne pas prendre trop d’argent à nos clients.
Une concentration inéluctable

Il existe aujourd’hui 450 vrais organismes complémentaires d’assurance. À l’avenir, il ne restera que quelques dizaines d’organismes d’assurance, et entre 4 et 6 grands réseaux de soins. Pourquoi entre 4 et 6 ? Parce que d’un côté, le réseau, pour être de taille nationale, doit avoir au minimum 10 % de part de marché, de l’autre, au-delà de 20 à 25 % de part de marché, vous vous heurtez aux limites de l’Autorité de la concurrence. La généralisation des complémentaires santé à tous les salariés ne signifie pas l’extension d’un marché captif, bien au contraire. Comme dans le marché de l’assurance automobile obligatoire, la concurrence entre les 450 opérateurs est totale.
“Il existe aujourd’hui 450 vrais organismes complémentaires d’assurance. À l’avenir, il ne restera que quelques dizaines d’organismes d’assurance, et entre 4 et 6 grands réseaux de soins”
Et cette concurrence se fait sur les prix au détriment du service. Jusqu’ici, les complémentaires avaient une part de marché importante dans le domaine de la prévoyance. Mais dorénavant, les clauses de désignation – c’est-à-dire l’obligation pour une branche professionnelle de travailler avec tel ou tel assureur – ne sont plus autorisées, les complémentaires doivent donc faire chacune leur promotion. Pour le groupe Malakoff Médéric, cela ne change pas grand-chose, nos réseaux commerciaux sont à l’œuvre.
La voie d’avenir des réseaux de soins

L’avenir est aux réseaux de soins. Pour notre part, nous avons un réseau de soins dédié à l’optique et aux audio-prothèses qui concernent plus de 10 millions de personnes. Tous les professionnels prêts à signer le cahier des charges incluant des obligations de qualité et de prix peuvent l’intégrer, sans autre critère de choix. C’est ainsi que le tiers des opticiens du pays (4 300 sur 12 000) font partie de notre réseau. Et le système est ouvert de la même façon pour les clients. Qu’ils passent par le réseau ou en dehors de lui, les remboursements sont identiques. Mais en passant par le réseau, les clients ont la certitude de payer moins cher et les praticiens bénéficient d’une clientèle accrue. La problématique est différente pour les médecins.
“Il devrait être possible d’aiguiller les patients vers tel ou tel médecin performant, et de rémunérer ces derniers en fonction de leurs résultats. Or aujourd’hui, la loi l’interdit avec les médecins et les données sont verrouillées”
Le régime général de la Sécurité sociale travaille avec tous les professionnels de santé qui ont la qualification requise, le diplôme, et qui sont inscrits au conseil de l’ordre. Et il ne peut pas choisir entre eux. Les statistiques permettant d’identifier les meilleurs médecins ou chirurgiens sont interdites par la loi. Pour savoir quel est le chirurgien qui opère le mieux, il n’y a que la rumeur. Les données existent pourtant – on connaît par exemple “le taux de reprise” des opérations par chirurgien –, mais elles ne sont pas rendues disponibles ; c’est secret d’État. Les complémentaires ne devraient pas relever de cette logique puisqu’elles relèvent d’une démarche contractuelle. Il devrait être possible d’aiguiller les patients vers tel ou tel médecin performant, et de rémunérer ces derniers en fonction de leurs résultats. Or aujourd’hui, la loi l’interdit avec les médecins et les données sont verrouillées. Il faudrait lever cette interdiction. D’autant que la loi l’autorise avec les opticiens et les dentistes travaillant avec nous en réseaux.
Le vaste champ de la prévention

De façon générale, la Sécu reste essentiellement dans le curatif et intervient peu dans le préventif. Un champ laissé libre aux complémentaires. Notre conviction est que l’entreprise peut être le lieu privilégié pour développer cette prévention. Nous avons monté un programme d’action Entreprise Territoire de Santé.
Les assurés raisonnent différemment dans l’entreprise que lorsqu’ils sont chez eux, car il existe un cadre favorable : le CHSCT, la médecine du travail, la direction des ressources humaines, etc. Nous avons ainsi mis en place un plan de dépistage de l’hypertension auprès de 50 000 salariés dans leur société. Eh bien 25 % des salariés ont adhéré à ce premier programme de dépistage.
“La Sécu reste essentiellement dans le curatif et intervient peu dans le préventif. Un champ laissé libre aux complémentaires. Notre conviction est que l’entreprise peut être le lieu privilégié pour développer cette prévention”
Une proportion de beaucoup plus élevée que pour une campagne nationale, et que nous pourrions monter à 50 % l’expérience aidant. Une démarche qui n’est pas menée contre les médecins traitants, mais avec eux. La prévention se décline à trois niveaux. Il y a tout d’abord la prévention primaire des gens en bonne santé et qui se demandent quoi faire pour le rester : avoir une alimentation convenable, faire un minimum d’exercice physique, etc. Nous coachons les salariés qui le souhaitent en leur adressant des informations et des conseils via des plateformes téléphoniques ou un site de e-santé, connectés à nos systèmes informatiques.
Il y a ensuite la prévention secondaire des gens en bonne santé qui se demandent s’ils vont le rester. Et la réponse tient dans le dépistage que nous proposons pour évaluer les risques et déceler les maladies. Il y a enfin la prévention tertiaire des gens malades, pour éviter que leur situation empire en adoptant les bons comportements. La médecine change à vive allure ; on va vers une médecine prédictive. Elle se développe dans les laboratoires, les start-up qui cultivent chacun leur spécialité. Et on va avoir de plus en plus besoin d’un intégrateur capable d’absorber toutes ces données dans une vue d’ensemble. Si la Sécu ne le fait, nous le ferons ! Et le jour où la Sécu s’y mettra, nous ferons autre chose.
La question de l’accès aux données

L’autre grande question concerne l’accès aux données pour améliorer le service que nous rendons à nos clients. Il existe de multiples manières de traiter une pathologie, mais il est impossible de déterminer laquelle est la plus adaptée au profil du patient, faute d’avoir le droit de traiter ces données. Un gâchis extraordinaire, car comment peut-on gérer un risque si l’on ne connaît pas les données de ce risque ? Ce verrou de l’accès aux données médicales va sauter un jour ou l’autre, la pression va être trop forte. Cela va dans le sens de l’histoire. Un peu comme Uber que rien ne peut arrêter. La loi européenne obligera la Sécurité sociale à les rendre disponibles.
“Ce verrou de l’accès aux données médicales va sauter un jour ou l’autre, la pression va être trop forte. Cela va dans le sens de l’histoire. Un peu comme Uber que rien ne peut arrêter”
De gré ou de force, nous allons vers un monde de données libres. On voit encore trop souvent l’information sous l’angle des dangers, mais pas celui des bénéfices. On sait par exemple que 8 % des Français sont en risque iatrogénique (conflits entre médicaments). Mais on ne peut pas les prévenir parce que l’accès aux fichiers est interdit… ce qui est absurde. Certes, l’anonymisation des données protège aussi les individus. Mais les individus propriétaires de leur dossier devraient avoir la liberté de le donner à leur assureur, pour que ce dernier fournisse aux patients en retour un service de meilleure qualité. Nous ne pouvons plus faire que du remboursement.
Nous devons aller vers un autre métier, le traitement de données épidémiologiques, et cela nécessite l’embauche de médecins qui sont de véritables “ingénieurs de données”. Nous nous préparons activement à cette nouvelle dimension du métier avec des partenariats à la clé. Je vais proposer à la gouvernance du groupe un cadrage d’évolution détaillé à la fin de l’année.
Le cas des contrats individuels, en particulier des retraités

Retraités, étudiants, fonctionnaires, chômeurs de longue durée adhèrent via des contrats individuels. Ces contrats sont par nature plus chers à acquérir puis à traiter que les adhésions de groupe. Ce n’est pas la même opération de mutualisation, puisque les personnes choisissent un contrat alors que dans un contrat de groupe, le contrat est négocié dans l’entreprise. Le président de la République, lors du dernier congrès de la Mutualité française, a manifesté sa volonté de mettre en place un nouveau système en direction en particulier des retraités, mais ce projet n’a pas été précisé. S’agit-il d’impliquer les entreprises, cela n’est pas clair.
“Si les pouvoirs publics veulent changer de système, c’est à eux de le dire”
Il existe des mutuelles de retraités dans les grandes entreprises, mais les normes comptables obligent à provisionner des engagements très importants… et dissuasifs. Nous attendons de voir. Il est vrai que les retraités voient leur cotisation augmenter : ils en acquittent 100 % au lieu d’en payer 50 lorsqu’ils étaient salariés et que l’entreprise prenait à sa charge la moitié. Et puis les dépenses de santé augmentant avec l’âge, il est normal de majorer les cotisations dès lors que l’on ne se situe pas dans un régime de type solidarité nationale obligatoire. Si les pouvoirs publics veulent changer de système, c’est à eux de le dire. Quant à nous, établissements régis par le Code des assurances, nous devons assumer nos règles de bonne gestion, notamment pour établir notre tarification.
Le choix incompréhensible des limitations de garanties

Il y a deux manières de lutter contre la dérive des dépenses. Celle que nous préconisons et que nous mettons en œuvre via la constitution de réseaux. Cette méthode a fait ses preuves, puisque l’on obtient des baisses de prix jusqu’à 30 %. Malheureusement, la loi nous interdit d’étendre ces réseaux à d’autres activités. L’autre méthode, celle choisie par le gouvernement, est de limiter les garanties de remboursement dans le cadre de contrats dits responsables. Une voie que j’ai du mal à comprendre, car il faut craindre que la limitation de la garantie n’augmente le reste à charge au lieu de faire baisser le prix de la prestation. Je vois mal en particulier comment les dépassements d’honoraires peuvent diminuer.
“L’administration cherche à appliquer les règles du public aux complémentaires. Cette orientation est, à mon sens, une erreur stratégique”
De toute façon, les Français vont avoir du mal à comprendre que les garanties puissent baisser au moment où l’on instaure une complémentaire obligatoire… Ce n’est pas cohérent, mais c’est la loi aujourd’hui et nous nous y plions naturellement, même s’il aurait été préférable d’étendre les réseaux. Il faut revenir aux fondamentaux et laisser chacune des parties faire son métier. Or on sent bien que l’administration cherche à appliquer les règles du public aux complémentaires. Cette orientation est, à mon sens, une erreur stratégique. Les complémentaires ne sont pas en situation de monopole, elles doivent pouvoir agir autrement.
Une double raison d’être

La raison d’être des complémentaires est de rendre des services supplémentaires, de réguler la dépense, d’augmenter la qualité des prestations. Or on nous empêche de le faire. Notre ambition est de réinventer le métier en développant les actions de prévention, notamment au niveau des entreprises (Entreprise Territoire de Santé) – les entreprises ont compris que les salariés en bonne santé sont plus productifs et moins absents, et nous avons un programme qui s’appelle “bien-être et productivité”. Nous voulons aussi devenir une marque de confiance entre les Français et l’offre de soins, c’est-à-dire en étant capables d’orienter les Français qui le souhaitent dans la médecine curative. Nous voulons aider les patients dans tout leur parcours, du choix du médecin jusqu’aux suites opératoires. Bref, délivrer une prestation globale à dimension financière et sociale.
J’ai l’autorisation de la gouvernance d’engager plusieurs dizaines de millions d’euros dans cette stratégie. Il est essentiel et vital d’augmenter notre valeur ajoutée dans la nouvelle donne qui se met en place pour justifier notre raison d’être, et ne pas se contenter de procéder aux remboursements. Il faut de trois à quatre ans pour faire cette mutation rapide. La rapidité des changements dans le domaine de la médecine est stupéfiante. Et si on ne réagit pas à cette révolution, on sera doublé par d’autres, peut-être des étrangers. Un Uber peut très bien émerger dans la santé du jour au lendemain. Je suis obnubilé tous les matins par ce risque. Aucun secteur n’est protégé.
“La raison d’être des complémentaires est de rendre des services supplémentaires, de réguler la dépense, d’augmenter la qualité des prestations. Or on nous empêche de le faire”
Aujourd’hui, on va instituer le tiers payant avec des outils qui sont déjà dépassés. Pourquoi ne pas imaginer les médecins connectés avec les meilleures pratiques médicales de la planète via leur iPad pour établir le diagnostic, et qui passeraient ensuite par une application Malakoff Méderic pour établir l’ordonnance et se faire payer ? Tandis que l’ordonnance serait transmise aux pharmaciens via le mobile de l’usager. C’est ainsi qu’il faut imaginer la médecine de demain. Nous sommes à la veille de changements technologiques incroyables et il faut s’y préparer sans attendre.

Source : www.lenouveleconomiste.fr

Suppression de l'Ordre infirmier : un amendement déposé... et rejeté

mardi 10 novembre 2015 par Brigitte .

Dans le cadre du projet de loi de santé, une trentaine de députés, dont Annie Le Houérou, dépuée PS des Côtes d'Armor, ont déposé, le 5 novembre 2015, un amendement visant à supprimer l'Ordre infirmier. La Commission des affaires sociales, qui réexamine une dernière fois le projet de loi, a décidé de rejeter cet amendement. Il pourra à nouveau être présenté lors de la discussion en séance publique, entre le 16 et le 20 novembre. Reste donc à attendre le vote définitif...

Lire l'exposé sommaire de l'amendement n°AS201

Source : www.infirmiers.com