La profession infirmière s’oppose à la création d’un nouveau métier médical


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Cet article a été publié le par Brigitte Femenia et a été consulté 142 fois.

Une proposition de loi, visant à créer une profession intermédiaire de santé, a provoqué la colère des médecins mais aussi des infirmières. Tous ont été entendu, avec notamment la prise en compte des infirmières en pratique avancée, instaurées justement pour pallier aux carences du système de santé.

Profession intermédiaire de santé, un nouveau métier entre infirmière et médecin

C’est pour faire suite au Ségur de la Santé, vastes négociations organisées du 25 mai au 10 juillet dernier, qu’une parlementaire de la majorité présidentielle a soumis au Parlement sa proposition de loi pour améliorer le système de santé par la confiance et la simplification. Et le premier article de cette loi a suscité l’émoi, l’incompréhension et la colère de très nombreux, et même tous, professionnels de santé. Dans le texte de présentation, les auteurs de la proposition expliquent ainsi :

« L’exercice légal de la médecine en France conduit à un cloisonnement important des professionnels de santé avec d’une part le médecin diplômé d’un Bac + 10 et, d’autre part l’infirmière titulaire d’un Bac +3 »

 

Les médecins, mais aussi les infirmières ainsi que toutes les autres professions de santé se sont tous mobilisés (et ce regroupement est assez rare pour être souligné) pour dénoncer ce projet. Il ne s’agit plus – ou alors c’est une demande supplémentaire – d’autoriser les actuels auxiliaires médicaux, dont la profession infirmière au premier chef, à « exercer en tant que profession médicale intermédiaire » mais bien de créer une nouvelle profession, entre le médecin et l’infirmière. Si la piste avait été évoquée lors des négociations du début de l’été, une commission devait fixer les contours de ce nouveau métier au nom encore trop générique : profession intermédiaire de santé.

Les infirmières et les médecins contre une désorganisation du système de santé

Les arguments sont connus depuis longtemps, et les justifications de la proposition reviennent encore sur la démographie médicale, pointant les difficultés pour les médecins à faire face à l’ensemble de leurs missions. La proposition de loi évoque la notion de « paramédical praticien » qui viendrait soulager les médecins d’une partie de leurs obligations. Bien que les contours précis de cette nouvelle profession ne soient pas encore définis, l’opposition est totale du coté des principaux concernés. Les médecins s’alarment d’un transfert de compétences, réalisé dans l’urgence et sans concertation et qui pourrait à terme être nuisible à la santé des patients eux-mêmes.

De leur côté, les infirmières se désolent de cette proposition, alors même que les infirmières en pratiques avancées (IPA) ont fait leur apparition dans l’univers de la Santé en France. Le efforts entrepris depuis des années sur cette notion de pratique avancée visait justement à former des infirmières aux compétences élargies. Une proposition a même été faite, à l’issue du Ségur, pour élargir le rôle de l’IPA en 1er recours en « permettant aux patients de les consulter directement ». Elle n’a finalement pas été retenue.

La reconnaissance d’expertise au cœur des demandes de la profession infirmière

Sans même évoquer la reconnaissance financière, et donc la revalorisation salariale des IPA, la profession infirmière dans son ensemble regrette que cette spécialisation ne se soit pas extirpée du statut « d’auxiliaire médical » . Une pratique avancée de la profession Infirmière pour les autorités sanitaires et non pas une véritable profession intermédiaire comme le revendiquent les professionnelles concernées. Et il en va de même des infirmières anesthésistes et de bien d’autres spécialités (infirmières puéricultrices, …)

Les infirmières libérales et hospitalières, car la problématique se révèle aussi pressante en ville qu’à l’hôpital, demandent donc plutôt une évolution de cette approche « Pratique avancée », qui, soulignent-elles, a déjà fait ses preuves à l’étranger. De leur côté, les médecins sont vent debout contre cette ambition de créer une nouvelle profession médicale, qui serait, selon eux, le premier pas vers une « médecine à deux vitesses »

L’auteure de cette proposition de loi, Mme Stéphanie Rist, n’a pu que constater cette opposition totale et a donc dû faire marche arrière. Bien qu’elle n’abandonne pas l’idée de créer à l’avenir cette profession intermédiaire, elle a ainsi expliqué vouloir « faire évoluer les métiers, notamment dans le cadre des protocoles de coopération ». Nul doute que le débat sera relancé dans quelques mois ou quelques années, avec néanmoins une différence notable : la profession infirmière a été entendue, comme le confirme Mme Rist en déclarant :

« Pour moi, les IPA pourraient entrer dans le cadre de la profession intermédiaire, mais c’est aussi le cas de l’ensemble des auxiliaires médicaux »

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