Déserts médicaux : Le Sénat approuve l’accès direct aux infirmiers, kinés et orthophonistes


Commentaires (0)

Cet article a été publié le par Brigitte Femenia et a été consulté 111 fois.

Les médecins n’auront pas réussi à faire plier le Sénat. La chambre haute a en effet adopté mardi en première lecture un texte pour l’accès direct à certains infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes, après y avoir intégré le principe d’une pénalisation controversée des rendez-vous médicaux non honorés. Le vote a été acquis par 199 voix pour et 14 contre.

A l’appel des syndicats, des milliers de médecins avaient pourtant manifesté un peu plus tôt à Paris pour tenter de bloquer cette réforme qui facilite l’accès à d’autres soignants. Un cortège compris entre 4.500 participants, selon la préfecture de police, et plus de 10.000, selon les organisateurs. Les syndicats de médecins se sont réjouis de faire mieux que leur défilé du 5 janvier, qui avait rassemblé entre 2.300 et 4.000 praticiens.

L’exécutif ne veut pas « mettre de côté » le généraliste

Dans une rare unanimité, ces syndicats accusent le texte de « mettre en danger la santé » de la population « en contournant la fonction de coordination du médecin traitant ». Ces arguments sont par contre battus en brèche par le gouvernement. « L’objectif n’est en aucun cas de mettre de côté le médecin généraliste », a affirmé la ministre déléguée aux professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, venue défendre le texte devant les sénateurs.

La proposition de loi est aussi soutenue par les infirmiers, dont 50 syndicats et associations ont dénoncé mardi « une opposition systématique des médecins à toute évolution des (autres) professions de santé ». L’Association des maires de France s’est aussi dite « favorable » au texte, de même que la fédération des associations de patients, France Assos Santé.

Députés et sénateurs vont maintenant tenter de s’accorder sur un texte commun en commission mixte paritaire. Dans la lutte au long cours contre les déserts médicaux, la proposition de loi de la députée Renaissance Stéphanie Rist vise notamment à élargir les missions des infirmiers en pratique avancée (IPA) qui seraient désormais autorisés à faire certaines prescriptions de soins et médicaments.

Vers une indemnisation pour les RDV non honorés

Les patients pourraient se rendre chez ces soignants sans passer par un médecin, mais toujours dans le cadre d’un « exercice coordonné » avec ce dernier. La proposition de loi permet également un « accès direct » aux kinésithérapeutes et orthophonistes exerçant dans des établissements de santé.

Les sénateurs ont donné leur feu vert à ces dispositions, mais en les encadrant, de sorte à « garantir la sécurité des soins » et « conserver le rôle central du médecin dans la coordination et le suivi des patients ». En outre, ils ont introduit un nouvel article ouvrant la voie à une indemnisation des rendez-vous non honorés chez les professionnels de santé, et à une pénalisation financière des patients indélicats. Enfin, avec l’assentiment du gouvernement, le Sénat a supprimé la possibilité pour le kinésithérapeute de prescrire une activité physique adaptée (APA).

Commentaires des internautes

Partagez votre opinion

Aucun commentaire n'a encore été déposé

Ecrire un commentaire

Veuillez utiliser le formulaire suivant pour nous soumettre votre commentaire.

Veuillez noter que pour éviter tout abus, votre adresse IP sera enregistrée lors de la validation de ce formulaire. Nous la conserverons pendant maximum 12 mois.

 Champs obligatoires

@

Acceptez-vous d'être contacté par les visiteurs de L'Infirmière Libérale Francaise ?

Veuillez recopier le code de sécurité ci-dessous afin de confirmer que vous n'êtes pas un robot.

Recommander cet article

Le formulaire ci-dessous vous permet de recommander l'article Déserts médicaux : Le Sénat approuve l’accès direct aux infirmiers, kinés et orthophonistes.

 Champs obligatoires

@
@
Veuillez recopier le code de sécurité ci-dessous afin de confirmer que vous n'êtes pas un robot.