Les infirmiers libéraux montent au front contre le système de facturation des soins


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Cet article a été publié le par Brigitte Femenia et a été consulté 756 fois.

Dans la nomenclature actuelle, les infirmiers diplômés d’État ne facturent pas l’intégralité de leurs soins

Tout travail mérite salaire ! Non pas que les infirmiers libéraux de la région Paca fassent du bénévolat, mais une partie de leurs missions ne sont pas matérialisées sur leur fiche de paie. C’est le constat qu’a dressé l’URPS des infirmières Paca dans un sondage qui a réuni plus de 1000 participants. "Les infirmières ne peuvent facturer que deux actes lors d’une visite chez un patient. C’est la loi qui définit ce cadre", rappelle Lucienne Claustres, présidente de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des infirmières Paca.

Dans les prises en charge que les infirmières à domicile peuvent effectuer, la vaccination est un des actes principaux, surtout pendant la période hivernale. "Nous avons une réelle problématique à ce sujet, il n’y a pas de traçabilité faite au travers de la facturation ou pas de facturation faite par les professionnels de santé. Pour les vaccinations, hors vaccination antigrippale, le médecin oublie souvent de prévoir une ordonnance pour les IDEL. Donc l’acte n’est pas payé", détaille la présidente.

Surveiller la prise des traitements

Selon le sondage réalisé par l’URPS, plus de la moitié ne facture pas cet acte de soins. À six euros l’acte et au vu du nombre de patients que ces professionnels de santé voient par jour (20 en moyenne), c’est un manque à gagner important, difficilement calculable. "Dans la majorité des cas, les infirmiers ne peuvent pas facturer l’acte de vaccination, car il est inclus dans les forfaits de séances de soins infirmiers. D’autres passent cet acte en troisième position, car d’autres actions sont plus rémunératrices, mais cela ne change pas la question que nous ne sommes pas toujours payés pour vacciner".

Même constat pour les traitements per os (par voie orale), qui consistent à surveiller la prise des médicaments. "C’est un travail de l’ombre, qui lui aussi n’est pas reconnu et peut être facturé (4€ l’acte). Il faut être attentif à ce que les piluliers soient bien utilisés. Ils ont en charge la dernière sécurisation au domicile, afin que la règle des 5B soit respectée : que le Bon patient prenne le Bon médicament à la Bonne dose par la Bonne voie au Bon moment."

Un passage au forfait journalier ?

L’ensemble de cette gestion est transparent pour la veille sanitaire car la profession ne facture aucun de ces actes. Parmi lesquels la vérification des dates de péremption, les demandes de renouvellement ou encore la préparation du traitement. 59% des infirmiers sondés ont affirmé prendre en charge le traitement per os. Rien ne les oblige, mais c’est une question d’éthique et de confiance qui permettent de rassurer le patient.

Dans certains cas, cette surveillance permet de sauver la vie d’une personne. "Quelquefois on s’aperçoit qu’une personne est allergique à un traitement, ou que les dosages ne sont pas bons du tout", souligne-t-elle. Pour faire bouger les lignes, l’URPS des infirmiers libéraux a déposé en préfecture un livre blanc, dans lequel est indiquée l’importance de passer à des forfaits journaliers et non plus à l’acte afin de mettre fin à un système à bout de souffle.

 

Et aussi Infirmiers libéraux : une année charnière pour la profession

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