À l’occasion de la publication du livre blanc de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), la profession revendique une place accrue, incontournable, dans le système de santé français.
Baptisé « Horizon 2030, vision pour les soins infirmiers ambulatoires », l’ouvrage prospectif propose un état des lieux de la démographie et de l’organisation de notre système de santé et des pistes d’amélioration. « Le but de ce livre blanc est de démontrer en quoi les infirmiers libéraux font partie intégrante de la réponse à apporter aux besoins futurs de la population en matière d’accès aux soins », estime Philippe Tisserand, président de la FNI. Florilège des principales propositions de la FNI.
• Des infirmiers référents, pas des métiers intermédiaires
En coût global, la médecine libérale revient 60 % moins cher qu’une hospitalisation de jour et 40 % moins cher qu’une hospitalisation à domicile (HAD), assure la Fédération. Partant, les 70 000 infirmiers libéraux sont « un vrai levier, une réelle source de compétences » à utiliser, indique Philippe Tisserand. Plutôt que la création de nouveaux métiers intermédiaires « dont on ne connaît ni la pertinence ni les contours », le président de la FNI entend valoriser le couple libéral médecin-infirmier. Pour lui donner plus de poids, la FNI souhaite voir inscrit dans la loi le concept d’« infirmier référent », apposé à celui de médecin traitant.
• Développer la « consultation infirmier »
Selon Philippe Tisserand, les infirmiers libéraux seront « les derniers professionnels de santé à se rendre au domicile des patients en 2030 ». D’après les études, ils seraient à cette date entre 120 000 et 130 000, soit « un nombre suffisant harmonieusement répartis sur le territoire ». « Plutôt que de réfléchir à comment mettre à disposition les infirmiers auprès des médecins, analysons le contenu d’une consultation médicale », suggère Philippe Tisserrand. Exemple : les infirmiers, aptes à effectuer « un tri » via leur bilan clinique préconsultation, aimeraient obtenir plus de marges de manœuvre sur les adaptations des traitements médicamenteux. « Pas besoin d’élargir nos compétences pour cela, nous le faisons déjà avec l’insuline des diabétiques », argumente le président de la Fédération.
• PDS, urgences : faciliter le recours à l’infirmier
Pour les patients, « le cabinet d’infirmiers libéraux est souvent le seul endroit où la lumière est allumée sept jours sur sept », indique la FNI. Constatant que « les médecins impliqués dans la permanence des soins sont débordés et les volontaires se font rares », Philippe Tisserand propose de développer une collaboration avec les infirmières dans les territoires. « Il serait également intéressant de tirer des enseignements des modèles étrangers dans lesquels les infirmières sont mobilisées pour effectuer un premier tri des urgences », conclut la FNI