Vaccination : le Gouvernement décide d’abord et discute après !


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Cet article a été publié le 03/04/2018 par Brigitte Femenia et a été consulté 955 fois.

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Le Gouvernement annonce qu’il va généraliser la vaccination en officine mais qu’il en discutera avec les autre professionnels de santé. Il décide d’abord et discute après !

Le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ont dévoilé 25 mesures pour développer le versant prévention de la nouvelle stratégie nationale de santé autour de plusieurs axes : la grossesse et la petite enfance, la santé des enfants et des jeunes, la santé des adultes de 25 à 65 ans, la santé des personnes en situation de handicap et la santé des plus de 65 ans.

Pour chaque période de vie, le plan détaille les mesures permettant d’obtenir un environnement favorable à la santé. L’objectif de ces mesures est également de développer une culture commune de la prévention en santé.

Dans ce cadre, le Gouvernement entend « simplifier le parcours vaccinal et s’engager vers la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens ». Une annonce qui surprend, alors même que la ministre de la Santé avait annoncé qu’elle voulait prendre le temps de faire le bilan des expérimentations de vaccination en officine menées dans deux régions et en discuter avec les médecins et infirmiers, semblant en cela vouloir tempérer les ardeurs de l’Ordre des pharmaciens, lequel poussait à la roue.

Pourtant, outre les problèmes de quantification, de traçabilité et de rémunération de l’injection vaccinale par les IDEL, soulevés par la FNI dans le cadre des négociations conventionnelles, les infirmières ne sont pas les seules à se plaindre. Les médecins aussi. Ces derniers reprochent aux pharmaciens vaccinateurs de ne pas leur donner de retour d’information. Il est vrai que les pharmaciens disposent de leur propre dossier pharmaceutique, lequel ne communique pas avec les autres professionnels de santé, ce qui pose problème en matière de coordination des soins. On voit bien que ce sujet mérite d’être posé et discuté avant d’étendre la vaccination en officine. La FNI réclame que la ministre de la Santé organise rapidement la concertation promise.

Et, puisqu’il s’agit de développer la prévention, la FNI ne compte pas en rester là et souhaite que la place des infirmières libérales dans l’organisation de la vaccination soit élargie. Aujourd’hui, les IDEL sont cantonnées au vaccin antigrippal et ne peuvent l’administrer qu’aux personnes âgées et aux malades chroniques, à l’exclusion de leur entourage. Or il nécessaire de lever ces limitations pour les autoriser à administrer tout type de vaccin. C’est par ce type de mesure que notre profession pourrait apporter une contribution efficace à l’amélioration de la couverture vaccinale.

Et d’ailleurs, certains parlementaires à qui cela a été expliqué par des cadres de la FNI en sont tellement convaincus qu’ils ont interpellé la ministre à ce sujet par le biais d’une question écrite, comme vient de le faire Mme Frédérique GERBAUD, députée de l’Indre (LR).