Accès aux soins en PACA : l’URPS souhaite créer un nouveau statut pour les infirmiers libéraux


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Cet article a été publié le 14/12/2018 par Brigitte Femenia et a été consulté 261 fois.

Face à la problématique d’accès aux soins dans certains départements de la région, l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Infirmiers Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) cherche à attribuer un nouveau rôle aux infirmières libérales. Mais des points de blocage empêchent la mise en place du dispositif.

Dans certains secteurs du territoire notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence, médecins et pompiers ne peuvent pas toujours offrir une réponse rapide à la demande en soins. La situation est telle que le recours aux services d’urgences dans le département est le plus élevé de PACA, avec un temps d’accès à ces services, supérieur à 40 minutes, un constat qui met à mal le principe d’égalité d’accès aux soins pour tous. « Dans les secteurs où il n’y a plus beaucoup de médecins et dans lesquels il y a une difficulté d’accès à la réponse primaire aux urgences, nous souhaitons pouvoir faire intervenir les infirmières libérales (idels) », fait savoir Lucienne Claustres-Bonnet, présidente de l’URPS Paca.

La solution

« Dans ces territoires déficitaires en soins, nous souhaiterions que les idels de ces secteurs puissent, dans le cadre d’un transfert de compétences, accomplir les premiers soins d’urgence, tout en restant libérale », poursuit-elle. L’idel pourrait récupérer un véhicule équipé du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) équipé ainsi que le téléphone dès le début de son astreinte afin d’avoir accès à du matériel pour des soins d’urgence ou faire de la télémédecine.

L’objectif serait de faire en sorte que l’intervention de l’idel d’astreinte du secteur soit déclenchée par le 15 ou le 18 et qu’elle parte en intervention avec un sapeur-pompier volontaire. Elle pourrait ainsi effectuer un bilan clinique et mettre en œuvre des soins. Si la situation requiert l’intervention des services d’urgence, elle aurait pour rôle de mettre en œuvre les procédures, transmettre le résultat du bilan, effectuer les instructions du médecin et attendre le transport si nécessaire. Si aucun transport n’est nécessaire, elle retournerait à son astreinte. Dans tous les cas, elle effectuerait un retour de l’intervention via le formulaire de bilan au médecin pompier/Samu, au médecin traitant ou à l’hôpital et à l’URPS pour la traçabilité.

Bien entendu, l’infirmière libérale d’astreinte serait préalablement formée par le Sdis et à la télémédecine. « D’ailleurs, sur dix infirmières du secteur, sept sont déjà infirmières sapeurs-pompiers, il serait alors possible de lancer le dispositif rapidement », indique la présidente de l’URPS.

Points de blocage

Même si l’ARS se dit favorable à l’idée, un point de blocage empêche pour le moment le déploiement du dispositif. « Il n’est pas possible pour une infirmière libérale de faire de la permanence des soins et de l’urgence, rapporte Lucienne Claustres-Bonnet. Les deux statuts conjoints n’existent pas dans les textes. » Au niveau assurantiel, une solution a pourtant été trouvée puisque lors de son astreinte, l’idel pourrait être couverte par l’assurance RCP du Sdis.

« Nous avons présenté notre projet à l’ARS il y a huit mois environ, et elle a fait machine arrière à cause du problème du statut de l’infirmière, regrette Lucienne Claustres-Bonnet. Nous travaillons actuellement avec elle pour essayer de trouver une solution. » Une réunion est d’ailleurs prévue début janvier. L’URPS, qui plaide pour une évolution des pratiques et de la réglementation, souhaiterait que le dispositif puisse être opérationnel d’ici un an.

Laure Martin