Le ministre de la Santé, Olivier Veran, a assuré ce vendredi que les stocks de masques à haut niveau de protection, dits FFP2, étaient disponibles et qu'il ne s'agissait plus que d'une question de logistique pour les répartir. Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, indique de son côté avoir désormais une vision claire des stocks et des productions disponibles afin de soutenir rapidement les Etats ayant le plus besoin de matériel médical.

Des masques à haut niveau de protection, dits FFP2, vont être envoyés aux médecins libéraux, a annoncé ce vendredi matin le ministre de la Santé, Olivier Véran. « Nous devons la protection à ceux qui nous protègent. Il faut armer les médecins, les infirmiers, mais aussi les kinés, les dentistes, tous les acteurs de santé en ville […] qui vont passer progressivement en première ligne » face à l'épidémie de coronavirus , a-t-il souligné sur Europe 1.
Dans quel délai les masques seront-ils distribués ? « C'est immédiat, la logistique part d'abord en direction des sites où la circulation du virus est la plus active et (où) nous commençons à faire appel à la médecine de ville en premier rideau, a répondu Olivier Véran. J'ai informé hier (jeudi) soir tous les leaders syndicaux des médecins libéraux ainsi que le président du Conseil national de l'Ordre des médecins qu'ils auraient des masques FFP2 qui leur seront donnés. »
Achats massifs en cours
Il existe deux types de masques. Les premiers, les masques chirurgicaux, sont ceux qu'un malade doit porter pour éviter de contaminer d'autres personnes. Les autres, dits FFP2, sont plus perfectionnés et équipent les hôpitaux. Ils ont un système de filtrage et sont étanches quand on les place sur le visage, pour offrir un plus haut niveau de protection.
Ces dernières semaines, des syndicats de médecins libéraux ont réclamé que des masques FFP2 soient fournis d'urgence à ces soignants, faisant valoir que les masques chirurgicaux ne suffisent pas à protéger les médecins, qui vont être de plus en plus sollicités au fur et à mesure que l'épidémie progresse.
DOSSIER La France face à la pandémie de coronavirus
Le 3 mars, le gouvernement avait annoncé que 15 millions de masques chirurgicaux avaient été prélevés sur le stock de l'Etat à leur intention, ainsi que pour les Ehpad, et que 15 à 20 millions d'autres devaient suivre, également issus des quelque 145 millions en stock. Les soignants peuvent les retirer en pharmacie. « Nous sommes en train d'acheminer et d'acheter massivement des masques partout où nous le pouvons et il y a une gestion de ces masques qui doit se faire dans la durée », a indiqué le ministre de la Santé.
Mobilisation générale à Bruxelles
Dans le même temps, la mobilisation commence au niveau européen. « Jusqu'à mardi dernier, les Etats étaient seuls responsables de leur approvisionnement de leurs équipements médicaux et nous avons, à la Commission, demandé aux Etats membres de prendre la coordination nous-même […] Nous avons désormais une vision extrêmement claire de tout ce qui se produit, sur les flux, sur les stocks », a souligné le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, sur RTL , qui assure que les moyens (masques, gants, lunettes) vont être mis « là où les foyers sont les plus importants ». Une cellule de crise est installée à la Commission pour gérer les demandes des Etats.
« Nous sommes dans une économie de guerre inédite contre le virus, a assuré Thierry Breton. Nous reconvertissons des chaînes de production textile pour pouvoir fournir des masques. Les industriels jouent le jeu avec des productions qui augmentent parfois de 100 % voire 200 %. »
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Etienne Lefebvre