Élections URPS : quels sont les syndicats qui peuvent participer ?


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Cet article a été publié le 13/11/2020 par Brigitte Femenia et a été consulté 143 fois.

Les élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) auront lieu dans six mois, et la liste des syndicats infirmiers autorisés à concourir a été annoncée. État des lieux des forces en présence.

La semaine dernière, le monde avait le regard rivé sur les élections américaines. Mais les observateurs avisés du monde infirmier avaient aussi un œil sur les élections aux URPS, qui doivent se tenir en avril prochain. C’est en effet le 4 novembre qu’a été publiée au Journal officiel la liste des syndicats qui pourront se présenter au suffrage des Idels. Et les candidats semblent bien décidés à en découdre. Espace infirmier a voulu savoir comment ils entendaient se distinguer les uns des autres. Voici leurs réponses (par ordre alphabétique).

CI : « Nous défendons notre propre travail »

18 % des voix en 2016

En 2019, Convergence infirmière (CI) s’était singularisé en étant le seul des trois syndicats représentatifs à ne pas signer l’avenant 6 à la convention infirmière. Une position que continue de défendre Ghislaine Sicre, sa présidente. « Sur le BSI (Bilan de soins infirmiers, introduit par l’avenant 6 pour la prise en charge des patients dépendants, ndlr), on voit bien qu’il aurait fallu au moins un niveau supplémentaire de rémunération pour les prises en charge les plus lourdes », argumente-t-elle. Idem pour la « clause de revoyure » de cet accord, qui prévoit pour 2021 une réévaluation des forfaits du BSI. « C’est exactement le principe des lettres-clés flottantes que nous dénoncions lors de la signature », pointe cette Idel installée en Haute-Garonne. Mais au-delà de la convention, CI estime porter une autre vision du syndicalisme. « Je pense que ce qui nous distingue, c’est que nous sommes tous en activité, ajoute sa patronne. Nous défendons donc notre propre travail. »

FNI : « On propose, on cogère, on coconstruit »

37 % des voix en 2016

À la Fédération nationale des infirmiers (FNI), signataire de l’avenant 6, on met en avant le sens des responsabilités. « Il est aujourd’hui de bon ton de verser dans le populisme, estime Daniel Guillerm, son président. Mais nous, nous ne disons pas aux infirmières ce qu’elles ont envie d’entendre, nous essayons de faire en sorte que leurs intérêts soient défendus au mieux. » Et le Finistérien de se revendiquer d’un syndicalisme réaliste. « On propose, on cogère, on coconstruit », affirme-t-il, ajoutant que la FNI porte la vision d’une Idel travaillant sur un pied d’égalité au sein d’un triptyque avec le généraliste et le pharmacien. Mais se positionner en partenaire de l’Assurance maladie ne veut pas dire qu’il faut tout laisser passer. Craignant que l’Assurance maladie n’envisage de revoir les forfaits du BSI à la baisse à l’occasion de la « clause de revoyure », Daniel Guillerm affiche sa fermeté : « Pour nous, c’est clair, il n’y aura pas de négociation sur le sujet. »

Infin’idels : « Nous sommes une petite graine de révolte »

N’a pas concouru en 2016

Un petit nouveau est arrivé dans le paysage syndical du secteur libéral, et il entend le faire savoir. « Contrairement aux autres organisations syndicales, qui sont toutes issues de la même branche et qui se sont divisées à force de querelles, nous sommes issus d’une association indépendante créée il y a cinq ans, explique Sébastien Maréchal, Idel dans le Tarn-et-Garonne et membre du CA d’Infin’idels. Nous ne sommes pas une ramure de l’arbre, nous sommes une petite graine de révolte. » Infin’idels est en effet né il y a cinq ans du combat contre les indus réclamés par les caisses à certains Idels. Mais il ne faudrait pas croire qu’il entend limiter son action à ce seul sujet. Sébastien Maréchal se montre ainsi très critique à l’égard de l’avenant 6, estimant qu’il introduit un zonage qui « empêche les Idels de travailler en collaboration ». Quant au BSI, son avis est encore plus net. « Je ne comprends pas que deux syndicats aient pu se laisser enfermer là-dedans », tranche-t-il.

Sniil : « Nous soutenons l’exercice pluriprofessionnel de longue date »

36 % des voix en 2016

Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) a lui aussi signé l’avenant 6 à la convention infirmière. Et il entend défendre son bilan. « Cet avenant n’est pas parfait, reconnaît Catherine Kirnidis, sa présidente, mais l’essentiel était de sortir les soins infirmiers de la notion de temps passé auprès du patient pour mettre mieux en évidence nos compétences. » La chose est selon cette Idel avignonnaise en passe d’advenir avec le BSI, même si celui-ci est « améliorable », souligne-t-elle. Autre trait distinctif du Sniil, selon sa présidente : l’attachement à l’exercice pluriprofessionnel. « Nous l’avons soutenu de longue date, et on nous a longtemps accusés de vouloir transformer les Idels en salariées des médecins, se souvient cette Avignonnaise. Mais aujourd’hui, nous voyons bien que nous avons eu raison, et les CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé, ndlr) vont dans le sens de ce que nous prônons depuis des années. »

Adrien Renaud








 

 

Et l’Onsil ?

 

L’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil), qui avait recueilli 9 % des voix en 2016, ne figure pas sur l’arrêté ministériel publié au JO, et ne participera donc pas au scrutin de 2021. « De toute façon, même si on avait pu se présenter, cela n’aurait pas changé grand-chose, car il y a toujours des syndicats pour signer avec l’Assurance maladie », déclare, amère, sa présidente Antoinette Tranchida. Celle-ci ajoute avoir d’autres combats à mener, et annonce son intention de s’investir davantage dans d’autres instances, et notamment au sein de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL).