Les infirmières libérales inquiètes : une rentrée sous tension en vue ?


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Cet article a été publié le 10/08/2021 par Brigitte Femenia et a été consulté 133 fois.

Chaque année, les infirmières libérales semblent revivre la même période d’incertitudes. En effet, depuis plusieurs années, et bien avant le début de la crise sanitaire, les infirmières et infirmiers libéraux font entendre des revendications déjà anciennes (revalorisation de leur rémunération, reconnaissance de leurs compétences et de leur place, refonte globale de la nomenclature, …). Et bien souvent, elles attendent des mois voire des années avant que les autorités sanitaires ne prennent une position tranchée. Malgré le contexte sanitaire si particulier, l’année 2021 ne semble pas échapper à cette règle même si des décisions les concernant ont été prises, ajoutant un peu plus de confusion, et dans certains cas de colère.

La vaccination, encore et toujours au cœur des préoccupations des IDEL(s)

 

La crise du coronavirus continue de bouleverser le quotidien de tous les soignants, et entre les dépistages, la vaccination, les soins à prodiguer aux patients Covid-19 et les mesures d’accompagnement pour l’isolement de ces patients, les infirmières libérales participent amplement à cette politique de gestion de la crise sanitaire. Et la question de la vaccination obligatoire (pour les soignants) continue de créer des tensions chez les soignants en général et chez les infirmières libérales en particulier. En effet, bien qu’une très grande majorité d’IDEL(s) soit déjà vaccinée ou engagée dans le processus de vaccination, les autres se montrent bien plus hostiles. C’est ce que révèle un sondage en ligne, effectuée en juillet dernier, par le site de formation en ligne DoctoClass.

 

Près de deux IDEL(s) sur trois (63.4 %) non vaccinés confirment qu’ils ne changeront pas d’avis et ne se feront pas vacciner.

 

Alors que tout est fait pour inciter la population toute entière à se faire vacciner (Pass sanitaire, restriction de déplacements, …), les infirmiers libéraux connaissent l’ultimatum du 15 septembre, même si l’organisation même de cette période reste encore imprécise.

« À partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n’êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé »  

Bien que cette déclaration d’olivier Véran, Ministre de la Santé, s’adressait plus particulièrement au personnel hospitalier, l’incertitude et la colère gagnent du terrain chez les professionnels libéraux de santé. Un climat, qui n’est pas prêt d’apaiser ces relations déjà tendues entre les IDEL(s) et leur autorité de tutelle.

La certification périodique obligatoire pour les infirmières libérales dès 2023

 

Les infirmières libérales, comme 7 autres professionnels de santé, savaient que le Ministère de la Santé allait devoir trancher sur la question de la certification périodique des soignants. En effet, le principe de cette dernière avait été acté par la loi sur l’organisation et la transformation du système de santé de 2019, et un calendrier avait été arrêté pour l’adoption de la mesure. Le 22 juillet dernier, le Ministère de la Santé a donc confirmé l’instauration de cette certification des compétences par une ordonnance. Même pendant ces congés estivaux, les réactions des soignants eux-mêmes ont été parfois assez vives, certains annonçant déjà une mobilisation en septembre pour afficher leur opposition à ce dispositif.

La certification périodique obligatoire en pratique

 


  • Qui ? 7 professions sont concernées (médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et pédicures-podologues)

  • Pourquoi ? La certification doit permettre de garantir les compétences, la qualité des pratiques professionnelles et la gestion des risques

  • Comment ? Les soignants concernés devront réaliser un minimum d’actions de formations, définies à l’avance

  • Quand ? L’entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2023 et la certification périodique sera valable pour une durée de 6 ans. A noter, que les infirmières libérales ou hospitalières en activité avant le 1er janvier 2023, auront 9 ans pour leur première certification périodique.

 

A ce stade, on sait déjà qu’un référentiel de cette certification doit être élaboré dans les prochains mois, et que le contrôle du respect des obligations de tous ces professionnels de santé sera donné aux ordres professionnels, en l’occurrence l’Ordre National des Infirmiers. Les discussions s’annoncent d’ores et déjà tendues.