Une équipe canadienne a publié cette semaine des résultats très encourageants dans la revue The Lancet », avec « une vieille idée, customisée par d’ingénieux médecins, qui va changer la vie des patients atteints d’une forme rare, très inflammatoire et particulièrement agressive de sclérose en plaque », annonce le JDD.
« L’étude a porté sur un petit nombre de patient, 24 au total, ce qui n’est pas surprenant pour une forme peu fréquente de la maladie. Ces derniers, souvent lourdement handicapés, ont été soignés à l’aide d’une puissante chimiothérapie destinée à détruire leur système immunitaire. Dans un second temps, ils ont reçu une greffe de leurs propres cellules souches sanguines », explique le journal. Il ajoute que « chez 23 patients, le traitement a permis de contrôler les rechutes et le développement de nouvelles lésions cérébrales ». « A la grande surprise des chercheurs, certains malades ont retrouvé l’équilibre ou une vision normale. Six d’entre eux, au bout de trois ans, ont repris leurs études ou le chemin du travail », ajoute-t-il. De plus, selon The Lancet « huit des 23 patients ont eu une amélioration durable de leur handicap sept ans et demi après le traitement », souligne l’article.
Le journal rappelle que la SEP « touche environ 100 000 personnes en France ». Pour Frédéric Sedel, neurologue spécialiste de la SEP, ce travail est « très « intéressant » : « L’innovation n’est pas dans le concept car la méthode qui a été appliquée (chimio puis greffe) est fréquemment utilisée pour soigner certains cancers hématologiques. La vraie nouveauté, c’est d’avoir osé la tester dans la sclérose en plaque. L’effet sur les malades est génial », s’enthousiasme-t-il.
« Dans leur publication, les chercheurs canadiens pointent une limite de taille : un patient et décédé durant l’étude à la suite de complications liées à la chimiothérapie », rapporte le JDD. « Tout est une question de bénéfices-risques. Ce traitement radical sera réservé à des cas pour lesquels il n’existait aucune solution », nuance Frédéric Sedel. Le neurologue et sa société de biotechnologie MedDay viennent eux de « mettre au point un médicament très innovant dans le traitement des formes progressives de cette maladie », fait savoir le journal.
Date de publication : 13 Juin 2016
C0__