Actualités pour les infirmières libérales

Retrouvez sur cet espace les actualités dénichées sur le web et concernant la profession d'infirmier(e) libérale. Nous remercions les sites d'origine pour leurs articles.

Question écrite du député Paul Salen sur l'Ordre infirmier

Monday 17 November 2014 par Brigitte .

Dans une question écrite à Marisol Touraine, le député M. Paul Salen ( Union pour un Mouvement Populaire - Loire ) attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les difficultés rencontrées avec l'Ordre national des infirmiers.
logo-national1Question publiée au JO le 11/11/2014
Texte de la question :
"Malgré les promesses d'une inscription facultative, d'une cotisation applicable qu'aux infirmiers libéraux, voire même d'une suppression de l'ordre national des infirmiers, les infirmiers restent affublés d'un ordre qu'ils n'ont jamais demandé et qu'ils considèrent comme de plus en plus menaçant, tout en étant parfaitement inutile.
En effet, et sans revenir sur les difficultés et accrocs rencontrés lors des dernières élections, les quelque 160 222 infirmiers inscrits au regard du nombre effectif de pratiquants ne confèrent pas de véritable légitimité à l'Ordre national des infirmiers dont la considération n'a de cesse de décroître.
Enfin, le montant jugé trop élevé de la cotisation obligatoire annuelle constitue encore un point de cristallisation et le fait que les réfractaires soient harcelés par des appels téléphoniques en numéros masqués en vue de son versement continue d'envenimer la situation.
Aussi, il lui demande si elle partage ses inquiétudes et souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement sur ce dossier."
Texte de la réponse... On attend.....

Source : www.actusoins.com

Des infirmières libérales indemnisées pour tutorer des étudiants infirmiers

Tuesday 4 November 2014 par Brigitte .

Une expérimentation soutenue par l'URPS infirmiers d'Ile-de-France démarrera le 20 novembre : elle permettra à cinquante infirmières libérales, formées et indemnisées (1 000 euros pour deux étudiants), d'accueillir des étudiants d'IFSI pour cinq semaines de stage.
© Jose Oto/BSIP
© Jose Oto/BSIP
Il reste aux infirmières libérales intéressées une semaine (jusqu'au 10 novembre 2014) pour envoyer leur dossier de candidature à l'URPS*.
Les cinquante infirmières libérales retenues, installées en zone déficitaire ou participant à un réseau de soins ou à la coordination de parcours de santé, seront formées puis accueilleront deux étudiants pendant cinq semaines.
"Les infirmiers libéraux retenus pour l’expérimentation devront s’inscrire à une formation au tutorat dispensée entre décembre 2014 et mars 2015. Cette formation, d’une durée de trois ou quatre jours, financée par l’OGDPC, sera dispensée à la Salpêtrière (...) Les journées de formation dispensées au-delà des deux jours indemnisés par l’ODPC seront indemnisées par l’URPS Infirmiers dans le cadre de l’expérimentation", indique le cahier des charges.
Cette formation abordera notamment : les référentiels de compétences, d’activités et de formation, la charte d’encadrement, l’accompagnement pédagogique, l’identification des situations prévalentes, les supports et méthodes d’évaluation, des analyses de situation,...
Promouvoir l'exercice libéral
L'expérimentation vise "à développer les lieux de stage en cabinet infirmier" et à "promouvoir l'exercice libéral de la profession […] notamment dans les zones déficitaires", à "proposer un tutorat de qualité et formaliser des recommandations sur l’optimisation des stages en libéral", précise le cahier des charges.
Les infirmiers libéraux apporteront ensuite "leur contribution à l’évaluation du projet" en remplissant des fiches d'évaluation et participeront "à la formalisation de recommandations pour optimiser la qualité des stages en cabinet libéral".
A la fin de l’expérimentation, l’URPS Infirmiers coordonnera, en partenariat avec l’ARS, l’élaboration de recommandations régionales pour optimiser les stages des étudiants en soins infirmiers en cabinet libéral.
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*Le dossier de candidature de l’infirmier libéral devra être envoyé au plus tard le lundi 10 novembre à
l’adresse suivante :
URPS infirmiers d’Ile-de-France
12 rue Cabanis
75014 PARIS
Calendrier prévisionnel
- Formation des infirmiers libéraux au tutorat dans les IFSI partenaires : de novembre 2014 à
mars 2015.
- Accueil des stagiaires par les infirmiers libéraux : de novembre 2014 (pour des infirmiers déjà
formés au tutorat) à décembre 2015
- Bilan intermédiaire de l’expérimentation : juillet 2015
- Bilan final de l’expérimentation et proposition de recommandations : décembre 2015

Source : www.actusoins.com

DPC des libéraux : un programme par an pris en charge

Thursday 23 October 2014 par Brigitte .

L'organisme gestionnaire du développement professionnel continu (OGDPC) a annoncé le 17 octobre 2014, dans un communiqué, une limitation du nombre de programmes de DPC des professionnels de ville qu'il pourra prendre en charge au titre de 2014, à compter du 18 octobre 2014.

Salle de conférence
DPC des infirmiers libéraux : un seul programme remboursé par an depuis le 18 octobre
Le conseil de gestion de l'OGDPC, réuni le 16 octobre 2014, a annoncé, dans un communiqué de presse, avoir adopté cette mesure, ainsi qu'une augmentation de 13 millions d'euros du budget 2014 consacré au DPC de ces professionnels. Un décret supprimant l'automaticité de la prise en charge de ces programmes est paru au Journal officiel le 8 octobre 2014, ainsi qu'un arrêté instituant un mécanisme de rétablissement budgétaire en cas de risque de dépassement des dépenses prévues.

Des estimations présentées en avril avaient montré que le budget de 166 millions d'euros programmé en 2014 pour le DPC des professionnels de ville risquait de ne pas suffire, en raison d'une augmentation des adhésions plus rapide que prévu.

Depuis le 17 octobre 2014, seule la première inscription réalisée à un programme de DPC débutant en 2014 (hors formations de formateur et maîtrise de stage) sera prise en charge par l'OGDPC, afin de permettre à chaque professionnel de santé [...] qui le souhaite de répondre à son obligation de suivre au moins un programme de DPC par an, indique le communiqué. Les professionnels qui se sont inscrits avant cette date à un ou plusieurs programmes seront bien pris en charge pour l'ensemble de leurs inscriptions dans la limite de leur enveloppe annuelle, précise l'organisme. En 2014, il a recensé 18 000 inscriptions de professionnels par mois en moyenne, et 24 000 en septembre.

Dans le cadre de ses missions, l'OGDPC prend en charge uniquement les professionnels de santé libéraux ou salariés de centres de santé conventionnés, rappelle le communiqué. Sont incluses les professions suivantes: chirurgiens-dentistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, médecins, orthophonistes, orthoptistes, pédicures-podologues, pharmaciens et sages-femmes. Les professionnels hospitaliers, dont le DPC est géré par leurs organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), ne sont pas concernés par ces mesures de régulation budgétaire, a indiqué la directrice générale de l'OGDPC, Monique Weber, contactée par l'APM. Elle s'est dite satisfaite de constater que ces décisions ont pu être votées par le conseil de gestion. L'OGDPC compte communiquer à ce sujet directement auprès des professionnels de santé dans les prochains jours. D'après des prévisions réalisées par l'organisme, la rectification du budget qui a été votée suffira à assurer son respect sur 2014, a rapporté Monique Weber. Pour 2015, le budget n'est pas encore adopté.

L'enveloppe destinée au DPC des professionnels de ville pour 2014 passe des 166 millions initialement prévus à 179 millions. Les 13 millions d'euros de budget supplémentaires se répartissent en 10 millions abondés par l'assurance maladie et 3 millions pris sur la partie "gestion administrative" du budget de l'OGDPC, qui sont redéployés en raison d'économies réalisées.

En moyenne, les professionnels de ville ont suivi 1,4 programme de DPC en 2014, mais 1,8 programme pour les médecins, car l'enveloppe qui leur est allouée est plus importante que dans les autres professions.

Concertation à partir de novembre

Une concertation pilotée par le ministère de la santé, associant notamment les représentants des professionnels de santé, doit commencer en novembre et durer plusieurs mois, a rapporté Monique Weber. Parmi les pistes qui pourraient être explorées, elle a cité une limitation du nombre de programmes suivis par chaque professionnel et la réduction du coût des formations, dans une logique de forfait. Il pourrait être envisagé de recentrer les programmes sur ceux qui conduisent le plus à améliorer la qualité et la sécurité des soins, a-t-elle indiqué.

Une réflexion pourrait porter sur l'instauration d'équivalents de DPC. Il s'agirait de définir quels types de formations pourraient être considérées comme permettant au professionnel de remplir son obligation de DPC, sans pour autant impliquer un financement par l'OGDPC. Les recommandations faites par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans son rapport sur le DPC publié en mai devraient être examinées lors de cette concertation.

Protestation unanime des professionnels

Dans un communiqué diffusé le 16 octobre 2014, la section du conseil de gestion de l'OGDPC représentant les professionnels prend acte de ces décisions, approuvées selon lui par la seule section sociale du conseil (Etat et assurance maladie). Les deux sections comportent chacune 12 membres, rappelle-t-on.

La section professionnelle regrette cette décision, d'autant qu'elle n'a eu de cesse d'alerter les services du ministère en charge de la santé et des affaires sociales, l'Igas et l'assurance maladie, de l'insuffisance des dotations budgétaires au regard de l'obligation annuelle de formation des professionnels de ville. Elle demande que la concertation, annoncée par la direction de la sécurité sociale (DSS) lors du conseil de gestion, démarre dans les plus brefs délais. Elle déplore que cette concertation s'engage sur des bases budgétaires notoirement insuffisantes.

Dans un communiqué, MG France et son organisme de formation MF Form dénoncent une logique purement comptable, et jugent insupportable que la régulation budgétaire ne concerne que les professionnels de ville. Ils indiquent que celle-ci a fait l'objet d'une opposition unanime des représentants des professionnels au conseil de gestion. Il y a deux ans, les médecins avaient droit à huit jours de formation. Aujourd'hui ils n'ont plus droit qu'à un seul programme de DPC. Leur formation continue est étranglée, pointent-ils, réclamant la remise en route immédiate d'une formation continue répondant aux besoins des médecins.

Ces derniers jours, le décret et l'arrêté ont fait l'objet de réactions virulentes des syndicats de médecins libéraux. La Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), la Fédération des Médecins de France (FMF), MG France et le Syndicats des Médecins Libéraux (SML), qui signent très rarement des communiqués conjoints, l'ont fait le 15 octobre pour dénoncer une modification des règles de fonctionnement du DPC en cours d'année et réclamer l'ouverture de la concertation.

Le conseil de surveillance de l'OGDPC, réuni le 9 octobre, a dénoncé à l'unanimité ces textes dans une motion diffusée le 14 octobre 2014.

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Source : www.infirmiers.com

Médecins et infirmiers contre la vaccination par les pharmaciens

Thursday 23 October 2014 par Brigitte .

Les médecins ne décolèrent pas depuis que Marisol Touraine a proposé dans le projet de loi de santé d'autoriser les pharmaciens à vacciner. Les infirmières n'apprécient pas non plus.
vaccin-150x150"Le grand troc ou l’art de déshabiller les infirmières pour rhabiller les pharmaciens. Ça suffit ! Jusqu’où Marisol Touraine osera-t-elle aller en matière de soins de ville ? Sa seule solution de réforme est-elle d’opposer les professions de santé entre elles ?", s'interroge Béatrice Galvan, présidente de l'ONSIL (Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux).
"Les vaccinations anti-grippe sont aujourd’hui de deux types : Le premier, traditionnel, répond à une prescription médicale. La présence du médecin traitant dans le circuit est indispensable, y-compris dans les déserts médicaux", rappelle-t-elle.
"Le second, précise-t-elle, réservé aux patients déjà vaccinés l’année précédente, ne fait intervenir que l’infirmière libérale, pour un montant de 6,30 euros. Nul besoin de la prescription du médecin, l’infirmière est seule responsable. Et ne parlons pas de déserts infirmiers, il n’y en a pas".
Après la préparation de piluliers, les vaccins
"Merci donc aux pharmaciens de bien vouloir délivrer le vaccin, mais nul besoin pour eux de pratiquer l’injection. Après avoir vu naître pour eux la possibilité de réaliser de petits pansements, puis des surveillances de tension artérielle ou de glycémie digitale, des préparations de piluliers, ou encore du suivi des AVK, vont-ils s’exposer à un exercice illégal de la profession d’infirmière en faisant des piqûres ?", interpelle Béatrice Galvan.
"Pourquoi est-ce que je propose ça ? Parce qu'il y a de moins en moins de gens qui se vaccinent", a rétorqué le 20 octobre, la ministre sur i-Télé. "La couverture vaccinale baisse. Si vous prenez les bébés, ils sont vaccinés à presque 100%. Si vous prenez un vaccin contre la grippe, chez les plus de 65 ans (...) il y a un Français sur deux seulement qui se vaccine", a détaillé Marisol Touraine.
Le syndicat Resilience n'est pas en reste : "Qui va faire le boulot du pharmacien ? Qui va vacciner si le pharmacien est occupé à faire son boulot et avec quelles formation/compétences ? Dans quel endroit/débarras le patient/client va t'il être vacciné ? ", demande-t-il.
S'agit-il vraiment d'économies, s'interroge également ce syndicat, alors que le chiffre de "10 € par vaccination pharmaceutique" circule (contre 6,30 euros dans un cabinet infirmier)* ?

*Le rappel de L'infirmière libérale.com :
L’Acte Médical Infirmier (AMI) peut être facturé de la façon suivante :
premier acte en entier,
deuxième acte moitié prix
troisième acte et au delà, non facturable
Lorsque une infirmière libérale intervient dans le cadre d’un forfait de soins ou que votre vaccin est dit « 3 ème acte ou plus », il ne peut pas être facturé (coût pour la CPAM = 0€). Si votre vaccin est le deuxième acte de l’infirmière, alors il est facturé AMI1/2 (coût pour la CPAM = 1,58 €). Si votre infirmière intervient spécifiquement et exclusivement pour votre vaccin, elle peut le facturer AMI1+MAU (coût pour la CPAM = 4,50 €). Comme pour toutes les règles, nous avons une exception, il s’agit du fameux vaccin contre la grippe saisonnière. Si c’est le médecin qui fait la prescription il comptera une « visite » prix pour la CPAM 23,00€. Si l’infirmier prescrit lui-même le VAG, il peut compter 3,15€ pour la prescription et 3,15€ pour l’acte soit AMI1 (coût pour la CPAM = 3,15 € ou 6,30 si on inclus la consultation).
Rédaction ActuSoins
ONI : "l'acte infirmier par excellence"
(communiqué de presse) L’Ordre national des infirmiers rappelle que les infirmiers sont parfaitement formés et compétents pour effectuer toutes les vaccinations sur prescription médicale. De surcroît les infirmiers libéraux sont les professionnels de santé de premier recours les plus nombreux (près de 80 000) et les seuls quasiment à encore se rendre au domicile des patients et disposant de cabinets de soins adaptés.
Sur prescription médicale, les infirmiers sont déjà habilités à pratiquer les injections destinées aux vaccinations. C’est d’ailleurs ce qu’ils pratiquent quotidiennement. De surcroît, depuis 2008, les infirmiers vaccinent sans prescription médicale préalable les personnes fragiles contre la grippe, à l’exception de la primo-vaccination. Cette mesure de santé publique a ainsi permis la vaccination de près d’un million de personnes lors de la dernière campagne. Et si les pouvoirs publics reconnaissaient d’abord l’efficacité des infirmiers et envisageaient d’élargir les vaccinations sans prescription médicale ?
« L’ouverture depuis 2008 du droit pour les infirmiers de vacciner sans prescription médicale a été une mesure très positive de santé publique. Elle a permis d’accroitre sensiblement la couverture vaccinale contre la grippe et de réduire la mortalité due à cette maladie chez des populations fragiles. De nombreux rapports ont démontré la nécessité d’augmenter la couverture vaccinale face à d’autres maladies. Il est temps d’élargir encore ce droit des infirmiers à vacciner sans prescription médicale. C’est d’ailleurs une préconisation forte du rapport de l’Inspection générale des finances sur les professions réglementées récemment publié, qui a appelé non seulement à élargir les catégories de personnes que les infirmiers pourront vacciner contre la grippe mais aussi à autoriser les infirmiers à pratiquer d’autres types de vaccination. L’Ordre national des infirmiers fait cette même préconisation depuis plusieurs années, » explique Didier Borniche, président de l'Ordre national des infirmiers.

SNIIL : "les infirmières formées et habilitées légalement à réaliser des injections"
(source : communiqué de presse du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux) Grâce à la formation reçue, mais aussi aux textes juridiques qui encadrent leur profession, les infirmières libérales ont, ainsi, même le droit de vacciner contre la grippe seules et en toute autonomie (c’est-à-dire sans médecin ni pharmacien derrière elles !) deux publics particulièrement fragiles : les personnes âgées de plus de 65 ans et celles atteintes de pathologies graves. C’est la preuve, qu’apparemment, l’Etat Français leur reconnaît une certaine compétence en la matière…
Fort de ce constat, le Sniil a donc, déjà, proposé au ministère de la Santé d’ajuster par décret ministériel l’article R4311-1 du Code de la Santé Publique : autrement dit d’élargir le droit infirmier à vacciner avec information du médecin traitant. Une idée qui, en fait, s’inspirait :
des recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique
et de ce qui s’était passé dans d’autres pays (Québec, Etats-Unis…) où l’on assista, grâce à cette mesure, à un vrai renforcement de la couverture vaccinale de la population
Mais rien y fait : le ministère de la Santé reste arc-bouté sur son projet (déjà énoncé en avril 2013 !) de donner la vaccination aux pharmaciens. Et ce, alors que :
les infirmières libérales sont toujours, et de loin, les professionnels de santé les plus proches de la population française non seulement par leur nombre, mais aussi par leur répartition sur le territoire ;
les infirmières libérales sont déjà, à l’inverse des pharmaciens, formées et habilitées légalement à réaliser des injections et à en suivre les effets ;
les infirmières libérales sont autorisées depuis le 27 décembre 2013, à détenir et injecter sur simple prescription orale d’un médecin du Samu une ampoule d’adrénaline en cas de choc anaphylactique : ce qui limite, de fait, les risques pour la population ;
et, enfin, les infirmières libérales sont « économiques » (prix d’une injection réalisée en cabinet limité à 4,50€ ou 6,30€ selon les situations !).

Source : www.actusoins.com

Les soignants face à Ebola : omerta ou transparence ?

Friday 17 October 2014 par Brigitte .

Fausses alertes à Ebola en France, en Belgique,... Décès le 14 octobre d'un employé soudanais de l'ONU en Allemagne, contamination, annoncée dimanche dernier, d'une infirmière à l'hôpital de Dallas (Etats-Unis)... La panique semble gagner tous les pays. En France, une critique du SNPI sur le manque d'information des infirmières a été reprise par tous les grands médias. Une alerte que certains trouvent exagérée.
©OMS
©OMS
Tout est parti d'un communiqué du syndicat, repris par une dépêche AFP, le 13 octobre, dénonçant "l'omerta (des pouvoirs publics) sur Ebola".
"Alors qu'elles sont en première ligne, en France, les infirmières n'ont aucune information des autorités ! », fustige le SNPI-CFE-CGC dans un communiqué.
En France, les infirmiers « manquent cruellement d'informations » de la part du ministère, des agences régionales de santé (ARS), des hôpitaux. « Que faire quand un cas suspect se présente ? Dans les hôpitaux, nous avons du matériel d'isolement simple, mais pas adapté à un cas avéré d'Ebola. Où trouver le matériel, à qui s'adresser ? », s'interroge le syndicat.
« Face aux carences méprisantes des autorités qui [les] considèrent visiblement comme des agents d'exécution et non des professions de santé de première ligne », le syndicat infirmier indique qu'il a publié des informations sur son site Internet.
Selon le syndicaliste, la plupart des hôpitaux ne publient pas les procédures recommandées par le ministère de la Santé en cas de contact avec un malade. Le problème se pose notamment en dehors des douze hôpitaux de référence. Aussi demande-t-il l'affichage de notes d'informations et l'organisation de réunions "pour que tout le monde soit opérationnel."
Le ministère mise sur la transparence
"Il n'y a pas d'omerta, les directives et les recommandations sont diffusées en interne", note Hugues Dechilly, secrétaire général du syndicat Resilience et infirmier au CHU de Strasbourg. Ce dernier ironise sur le fait que les informations diffusées sur le site du SNPI... sont d'origine ministérielle ou, du moins officielle.
La DGOS a également demandé à l’Ordre national des infirmiers de publier et de diffuser auprès de l’ensemble des infirmiers inscrits à l’Ordre – ce qui couvre une grande partie des infirmières libérales - un document de recommandation.
Principale mesures pour l’infirmier hors centre de référence : isoler le patient en l’informant ; éviter tout contact physique, porter un maque FFP2 (ou à défaut chirurgical), une paire de gants (de préférence en nitrile), une surblouse à usage unique et des lunettes de protection largement couvrantes ; faire porter au patient un masque chirurgical et appeler le 15.
Si l’infection du patient est confirmé, le professionnel de santé devra prendre sa température deux fois par jour (et vérifier qu’elle ne dépasse pas 38°) pendant 21 jours. Il sera contacté pour faire le point tous les jours par un correspondant de l’ARS.
Pour rappel, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a indiqué lors d’une audition à l’Assemblée qu’à «  ce jour, 350 signalements ont été effectués auprès de l’InVS (Institut de veille sanitaire) et 10 cas ont été considérés comme possibles, ont donc été testés et se sont tous révélés négatifs  ».
Un n° vert (0 800 13 00 00) a été mis en place pour informer le public sur le virus et un point hebdomadaire est prévu au ministère de la Santé.
Principal problème : un manque d'effectif au cas où...
"En cas de crise sanitaire, on est prêt, tout le matériel est disponible. Les directives arrivent dans les établissements, les procédures sont connues", estime Nathalie Depoire, présidente de la coordination nationale infirmière, même s'il "reste à savoir si tous les maillons ont suivi", car l'organisation relève de chaque établissement.
"On est armé en terme de formations pour les risques sanitaires (nucléaire, bactériologique, chimique) pour faire face aux situations d'urgence. La crainte serait plutôt qu'il y ait un problème d'effectifs", déclare-t-elle.
En effet, "avec les rationalisations budgétaires, à force de diminuer les effectifs, de les fragiliser, la crainte c'est qu'en cas de crise sanitaire il n'y ait pas suffisamment de monde sur le pont", redoute la représentante syndicale.
La survenue d'un cas en France semble désormais plus que probable. Bernard Debré, député UMP, urologue et ancien chef de service de l'hôpital Cochin a affirmé que "dans une semaine, il y aura des cas en France", ajoutant que "le système d'alerte en France" peut "bloquer une épidémie".
Le Pr Goudeau, virologue au CHU de Tours, constate de son côté, des carences majeures dans la formation des personnels, et un évident manque de moyens techniques adaptés.
En Afrique, le manque d’équipements de protection, préoccupe déjà les experts : "pour le moment", estime Claude Mahoudeau, responsable terrain de MSF, présent à Macenta, dans le sud de la Guinée. Nous avons encore des réserves. On fait attention à ne pas gaspiller, tout en prenant les précautions nécessaires près des malades."
Un virus plus contaminant que prévu ?
Par ailleurs, les spécialistes estiment que la capacité contaminante du virus serait peut-être plus forte que les premières déclarations l’ont laissé croire, selon un document mentionné par Jean-Yves Nau, médecin et journaliste dans le site Slate.fr.
Ses auteurs rappellent soulignent notamment que «la capacité du virus à pénétrer la peau saine ne peut être exclue. Si elle est hautement improbable, elle ne peut être exclue».
«La concentration virale est élevée dans l’ensemble des liquides biologiques (jusque 107 unités/ml sang), précisent-ils. En termes de survie et de résistance dans l’environnement, il persiste certaines incertitudes. Il s’agit certes d’un virus enveloppé assez fragile, mais la survie pourrait cependant être de plusieurs jours sur un support solide.»
Pour les spécialistes français, «il existe une incertitude sur la possibilité d’une réelle transmission aéroportée chez l’homme, alors qu’elle a été rapportée dans un modèle animal». «Une aérosolisation des liquides biologiques contaminés suivie d’un contact avec les muqueuses buccales nasales ou oculaires (centrifugation, ouverture de tubes, pipetage par exemple) serait susceptible d’entraîner un risque de transmission au laboratoire. Il existe également une possibilité de transmission “gouttelettes” au contact des patients», ajoutent-ils.
D ‘où l’importance d’une protection sans faille. Rappelons-le, dans les pays touchés, 416 soignants ont déjà contracté la maladie à virus Ebola et 233 en sont déjà morts.

Source : www.actusoins.com