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UN NOUVEAU VACCIN POUR SOIGNER L'ASTHME

vendredi 21 mai 2021 par Brigitte Femenia

Des chercheurs français ont mis au point un nouveau vaccin permettant de soigner l’asthme allergique. Il réduirait la sévérité des symptômes de la maladie et améliorerait de manière significative la qualité de vie des patients. 

Un vaccin contre l’asthme pour éviter les traitements lourds

En ce moment, on parle beaucoup du vaccin contre le Covid-19. Mais il ne faudrait pas oublier ceux pour qui la recherche continue d’avancer. Des chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pasteur et l’entreprise NEOVACS viennent de mettre au point un vaccin contre l’asthme allergique. Efficace chez les souris, il devrait bientôt être testé sur l’homme.

Jusqu’à présent, pour soigner l’asthme, il fallait inhaler des corticoïdes. Pour les formes sévères, ce traitement n’est pas suffisant et il faut envisager un autre traitement « par anticorps monoclonaux thérapeutiques ciblant justement les IgE où les voies IL-4 et IL-13, qui sont très onéreux et contraignent les patients à effectuer des injections pendant des années, voire tout au long de leur vie », détaille un communiqué de l’Inserm.

Produire des anticorps grâce au vaccin contre l’asthme

Avec ce nouveau vaccin, le patient pourrait produire des anticorps qui seraient présents plusieurs mois après l’injection. Chez les souris, « six semaines après la première injection du vaccin conjugué, 90% des souris présentaient des forts taux d’anticorps. Plus d’un an après la primo-immunisation, 60% d’entre elles avaient encore des anticorps capables de neutraliser l’activité de l’IL-4 et l’IL-13 », responsables de l’asthme. Autre effet positif de ce vaccin, il serait « capable de fortement diminuer les taux d’IgE, l’éosinophilie, la production de mucus et l’hyperréactivité des voies respiratoires dans un modèle d’asthme allergique aux acariens ».

Ce nouveau vaccin est un véritable espoir pour les 340 millions de personnes dans le monde qui souffrent d’asthme, une maladie chronique qui se caractérise par une inflammation des bronches et une gêne respiratoire provoquée par l’inhalation d’allergènes, principalement des acariens.

Source : www.economiematin.fr

Auteur : Perrine de Robien

La piste d’un vaccin universel anti-coronavirus

dimanche 16 mai 2021 par Brigitte Femenia

Plusieurs études récemment publiées indiquent que le développement d’un vaccin capable de reconnaître des cibles communes à plusieurs familles de coronavirus animaux et humains serait un objectif atteignable sur le plan scientifique. En d’autres termes, créer un vaccin universel anti-coronavirus semble donc possible.

Les coronavirus responsables du SARS (syndrome respiratoire aigu sévère), du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et de la Covid-19 appartiennent au genre des Betacoronavirus. Baptisés SARS-CoV-1, MERS-CoV et SARS-CoV-2, ils ont émergé à partir de coronavirus hébergés par des chauves-souris ou des dromadaires avant d’être transmis à l’homme. Parmi les Betacoronavirus, ceux qui circulent chez les civettes, les chauves-souris et les pangolins présentent un degré de parenté génétique important avec le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2 et utilisent le récepteur humain ACE2 pour infecter les cellules.

Des anticorps isolés chez des individus infectés par le SARS-CoV-1 peuvent neutraliser plusieurs Betacoronavirus, empêchant ainsi l’infection de cellules humaines. Les immunologistes parlent d’anticorps neutralisants « à large spectre » pour désigner ces anticorps dirigés contre une cible commune à des virus différents. Une telle approche consiste à induire ce que les spécialistes appellent une « immunité cross-neutralisante ».

L’objectif est donc de développer un vaccin capable de conférer une immunité protectrice vis-à-vis du SARS-CoV-2 tout en protégeant contre des Betacoronavirus circulants chez certains animaux. Ainsi, de tels vaccins permettraient à l’avenir d’éviter la survenue de pandémies liées à des Betacoronavirus. Il s’agit de concevoir des vaccins contre les Sarbecovirus, un sous-genre de coronavirus qui comprend le SARS-CoV-2, le SARS-CoV-1, de nombreux virus de chauves-souris et certains coronavirus de pangolins dont on considère qu’ils représentent potentiellement un groupe de coronavirus à haut risque d’émergence.

Prévost J, Finzi A. Cell Host Microbe. 2021 Mar 10;29(3):322-324.

Le domaine RBD (Receptor Binding Domain), région de la protéine spike du coronavirus qui interagit avec le récepteur cellulaire ACE2, est une cible privilégiée des anticorps neutralisants à large spectre.

Dans la revue Nature datant du 10 mai 2021, une équipe américaine a rapporté des résultats encourageants obtenus chez le singe. Les chercheurs de la faculté de médecine de l’université de Durham (Caroline du Nord) ont conçu un système permettant d’augmenter la capacité du RBD à induire une réponse immunitaire. Plusieurs études antérieures ont en effet montré que, présent en plusieurs exemplaires sur des nanoparticules mimant des particules virales, ce domaine RBD peut décupler la réponse immunitaire.

Pour y parvenir, Kevin Saunders, Barton Jaynes et leurs collègues ont greffé de multiples exemplaires de ce motif de la protéine spike du SARS-CoV-2 sur une nanoparticule d’un genre particulier. Ils ont utilisé la ferritine, une protéine sphérique présente dans la bactérie Helicobacter pylori et dont le rôle est de stocker le fer. Celle-ci est composée de 24 sous-unités. Les chercheurs ont réussi à construire des nanoparticules de ferritine hérissées à leur surface de 24 séquences RBD. Ils ont montré que ces nanoparticules se lient au récepteur cellulaire humain ACE2, cible naturelle du coronavirus, et qu’elles induisent la production d’anticorps spécifiques anti-RBD chez l’animal.

Cinq macaques cynomolgus ont été immunisés à trois reprises par voie intramusculaire à quatre semaines d’intervalle. Ils ont reçu 100 microgrammes de ces nanoparticules porteuses du RBD du SARS-CoV-2 en association à un adjuvant*. Les immunisations ont été bien tolérées par les macaques. Elles ont entraîné la production d’anticorps IgG dirigés contre le RBD. Une dose de rappel a permis d’augmenter dans le sérum des singes vaccinés le taux (titre) d’anticorps capables de se fixer au récepteur ACE2.

Les chercheurs ont comparé ces titres en anticorps avec ceux obtenus suite à l’immunisation de macaques par des nanoparticules identiques à celles retrouvées dans un vaccin ARN, c’est à dire contenant un ARN messager codant la protéine spike.

Les titres en anticorps étaient plus élevés après vaccination avec des nanoparticules porteuses de multiples RBD qu’après deux immunisations avec de l’ARN messager encapsulé dans des nanoparticules lipidiques. Ces expériences ont été menées en utilisant, non pas des SARS-CoV-2 infectieux, mais des pseudovirus exprimant à leur surface une protéine spike porteuse de la mutation D6134G (souche de référence avant l’émergence des nouveaux variants). Ces tests de séro-neutralisation ne nécessitent donc pas de confinement en laboratoire de sécurité, ce qui facilite leur mise en œuvre.

Nanoparticules de ferritine porteuses de nombreux exemplaires de RBD (en bleu). Saunders KO, et al. Nature. 2021 May 10

Des nanoparticules plus performantes que l’ARN messager

Les titres en anticorps obtenus après immunisation par des nanoparticules de ferritine porteuses de nombreux exemplaires de RBD étaient plus élevés que ceux enregistrés après l’infection naturelle par le SARS-CoV2. Ces nanoparticules, couplées à l’adjuvant 3M-052/alun, s’avèrent donc plus performantes que les vaccins actuels à ARN messager, ou que l’infection naturelle, pour induire une réponse en anticorps neutralisants.

Les chercheurs ont ensuite évalué la capacité de nanoparticules de ferritine porteuses du RBD ou de nanoparticules lipidiques à base d’ARN messager à induire la synthèse d’anticorps neutralisants contre des variants préoccupants, en l’occurrence vis-à-vis du variant anglais B.1.1.7, du variant sud-africain B.1.351 et du variant brésilien P.1.

Il s’avère que, chez des macaques, les nanoparticules, qu’elles soient constituées de ferritine chargées de RDB ou de lipides renfermant de l’ARN messager, induisent une production d’anticorps neutralisants contre le variant anglais B.1.1.7. En revanche, pour neutraliser le variant sud-africain B.1.351 et le variant brésilien P.1, les titres en anticorps générés par la vaccination par les nanoparticules porteuses à leur surface de multiples copies de RBD se révèlent plus élevés que ceux produits après immunisation par de l’ARN messager encapsulé dans des nanoparticules lipidiques.

Les chercheurs ont alors évalué la capacité neutralisante des anticorps induits par la vaccination vis-à-vis du coronavirus responsable du SARS (SARS-CoV-1) et de deux Betacoronavirus de chauves-souris (batCoV-WIV1 et batCOV-SHC014). Trois catégories de nanoparticules (porteuses de multiples copies de RBD ou lipidiques renfermant l’ARN messager codant soit le RDB, soit la protéine spike entière** (S-2P) ont été évaluées.

Ces formulations vaccinales ont entraîné la production d’anticorps neutralisants contre le SARS-COV-1, batCoV-WIV1 et batCOV-SHC014. Là encore, les titres en anticorps neutralisants les plus élevés ont été observés après vaccination par des nanoparticules porteuses à leur surface de répétitions du domaine RBD. Un léger gain en termes de capacité de neutralisation a été obtenu après un rappel (troisième injection). L’immunisation par des nanoparticules porteuses du RBD a induit la production d’anticorps reconnaissant les protéines spike du SARS-CoV-2, du SARS-CoV-1 mais également celle de deux coronavirus de chauves-souris, RATG13 et SHC014, ainsi que d’un coronavirus du pangolin (CoVGXP4L). En revanche, les anticorps générés par cette immunisation ne se fixaient pas sur la protéine spike du MERS-CoV-2.

Enfin, les chercheurs ont évalué la protection conférée par les deux types de nanoparticules chez des singes vaccinés auxquels le SARS-CoV-2 a été inoculé par voie intratrachéale et intranasale après le dernier rappel. Les animaux ont tous été protégés. Deux jours après l’injection du virus, ce dernier était en effet indétectable dans les parties haute et basse de l’appareil respiratoire. Chez la plupart des macaques immunisés par l’une ou l’autre catégorie des nanoparticules (porteuses de  multiples copies de RBD ou à ARN messager), l’ARN du SARS-CoV-2 n’a pas été détecté dans les prélèvements nasaux, ni dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire.

Vaccin « pan-coronavirus »

Au cours de ces vingt dernières années, trois épidémies dues à des coronavirus sont survenues : le SARS fin 2002, le MERS en 2012, la COVID-19 en 2019. Cela montre la nécessité de disposer d’un vaccin capable de protéger contre plusieurs coronavirus. Autrement dit, de développer un vaccin « pan-coronavirus » avant la prochaine pandémie.

Les résultats rapportés par cette équipe américaine représentent une étape importante vers cet objectif dans la mesure où ils montrent que l’immunisation par des nanoparticules exposant à leur surface de multiples exemplaires du RBD (et dans une moindre mesure des nanoparticules renfermant de l’ARN messager), en association avec un puissant adjuvant, sont capables d’induire chez des macaques la production d’anticorps neutralisants contre deux coronavirus humains (SARS-CoV-2 et SARS-CoV-1) mais également contre des coronavirus de chauves-souris. Ces anticorps neutralisants à large spectre ont donc le potentiel de s’attaquer à des coronavirus animaux qui auraient été transmis à l’homme en franchissant la barrière d’espèce.

Les vaccins reposant sur des nanoparticules présentant à leur surface de nombreux motifs RBD constituent ainsi une approche prometteuse pour le développement de vaccins pan-coronavirus. Elles permettent d’obtenir une réponse en anticorps neutralisants au niveau de la partie supérieure de l’appareil respiratoire, ce qui n’avait jamais été observé jusqu’à présent chez le macaque. Par ailleurs, des titres extrêmement élevés ont été obtenus suite à la vaccination par ce type de nanoparticules couplées à l’adjuvant 3M-052, ce qui laisse présager une durée de protection importante.

Cette approche vaccinale pourrait donc préfigurer ce que pourrait être une plateforme de production de vaccins pan-coronavirus destinés à empêcher, ou à rapidement ralentir, la prochaine pandémie due à un coronavirus qui aurait franchi la barrière d’espèce entre l’animal et l’homme.

Nanoparticules « mosaïques »

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs montrent la capacité de nanoparticules à induire une immunité cross-neutralisante vis-à-vis de coronavirus. En février 2021, une équipe américano-britannique (universités d’Oxford et Rockefeller de New York) ont produit des nanoparticules dont la surface est parsemée de motifs RBD provenant de quatre à huit coronavirus de chauves-souris (originaires de Chine, de Bulgarie, du Kenya) et de RBD provenant du SARS-CoV-2. Après une seule injection à des souris, ces nanoparticules « mosaïques » sont capables d’induire la synthèse d’anticorps neutralisants dirigés contre le SARS-CoV-2 mais également contre des Betacoronavirus de chauves-souris. Ces nanoparticules présentent donc l’avantage d’induire des anticorps contre des coronavirus animaux émergents, potentiellement capables d’infecter l’homme en franchissant la barrière d’espèce.

Publiée le 10 mai sur le site bioRxiv, une étude dirigée par des chercheurs du Walter Reed Army Institute of Research (Silver Spring, Maryland) a montré que des nanoparticules de ferritine exposant de nombreux motifs RBD à leur surface permettent d’induire la production d’anticorps dotés d’une puissante activité neutralisante contre le SARS-CoV-2, des variants préoccupants et le SARS-CoV-1. De plus, il s’avère que l’administration d’anticorps produits par des souris vaccinées permet de protéger des souris non vaccinées d’une injection mortelle de SARS-CoV-2.

Identifier de nouvelles cibles

Une équipe internationale, composée de chercheurs de l’université Washington (Seattle), de l’Institut Pasteur (Paris), de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et des Instituts de biomédecine de Guangzhou (Chine), a rapporté avoir isolé un anticorps monoclonal qui reconnaît la protéine spike de huit Betacoronavirus différents. Ces chercheurs ont découvert que cet anticorps a pour cible une petite région (épitope) située dans la tige (stem helix) de la sous-unité S2 de la protéine spike, région qui permet au coronavirus de fusionner avec la membrane cellulaire. De fait, il a été montré que la fixation de cet anticorps sur cet épitope entrave la machinerie de fusion entre le virus et la cellule.

Parue le 12 mai 2021 dans la revue Nature Structural & Molecular Biology, cette étude a ainsi permis de révéler une nouvelle cible pouvant être exploitée pour développer un vaccin pan-Betacoronavirus. Il s’agirait donc de concevoir un vaccin capable d’induire des anticorps spécifiquement dirigés contre cette région de la sous-unité S2.

D’autres coronavirus attendent leur tour pour frapper

La menace augmente de voir d’autres coronavirus sauter la barrière d’espèce et provoquer de nouvelles pandémies. Il y a plusieurs raisons à cela qui tiennent principalement à l’accroissement des interactions entre l’homme et la faune sauvage, à la transformation des écosystèmes, à l’urbanisation, aux nouvelles pratiques agricoles, à la modification de l’écologie des chauves-souris. Autant de facteurs qui favorisent le risque que l’homme entre en contact avec des animaux pouvant héberger des virus ayant un potentiel endémique. Les innombrables transports aériens nationaux et internationaux font qu’il n’a jamais été aussi facile pour une flambée épidémique de se transformer en véritable épidémie et que celle-ci finisse éventuellement par devenir une pandémie. À cet égard, la mise au point d’un vaccin universel anti-coronavirus apparaît donc aujourd’hui comme une nécessité pour se préparer à l’émergence, tôt ou tard, d’un SARS-CoV-3.

« Le SARS-CoV-2 s’adapte rapidement aux humains, et d’autres nouveaux coronavirus sont en train de muter, de se recombiner et de se répliquer dans les chauves-souris et dans d’autres espèces animales en vue de franchir la barrière d’espèce à un moment quelconque dans l’avenir. Si nous choisissons d’attendre l’émergence du prochain coronavirus, il sera peut-être trop tard, comme ce fut le cas pour la Covid-19. Créer les outils pour prévenir la prochaine pandémie de coronavirus est à notre portée et devrait être considérée comme une priorité de santé mondiale. Nous pouvons soit investir maintenant ou le payer plus tard au prix fort », déclaraient dans un éditorial publié en février dernier dans la revue Science Wayne Koff (Human Vaccines Project, New York) et Seth Berkley (Gavi, The Vaccine Alliance, Genève). En d’autres termes, la recherche vaccinale sur la Covid-19 devrait être l’occasion de travailler parallèlement à la mise au point de vaccins pan-coronavirus qui nous permettraient de nous protéger d’une autre Covid.

Plutôt que de s’acharner dans les mois et années à venir à développer des vaccins à ARN messager contre de nouveaux variants du SARS-CoV-2 qui ne manqueront pas d’émerger, certains chercheurs estiment donc judicieux de développer un vaccin pan-coronavirus qui permettrait d’avoir un coup d’avance sur le prochain coronavirus émergent qui pourrait d’ailleurs être plus virulent que l’actuel SARS-CoV-2. Idéalement, cette stratégie vaccinale permettrait de vaincre l’actuelle pandémie Covid-19 tout en s’armant contre la prochaine.

Marc Gozlan (Suivez-moi sur TwitterFacebookLinkedIn)

* L’adjuvant utilisé est le 3M-052. Il s’agit d’un agoniste des Récepteurs Toll-Like (TLR) TLR7 et TLR8, qui jouent un rôle clé dans le système immunitaire adaptatif en l’avertissant de la présence d’une agression microbienne. Cet adjuvant est adsorbé sur de l’alun.

** Il s’agit de la protéine spike transmembranaire stabilisée par l’introduction de deux prolines (K986P/V987P). Baptisée S-2P, elle est analogue à celle utilisée dans des vaccins anti-Covid-19.

Source : www.lemonde.fr

Auteur : Marc Gozlan

Aides-soignants : réingénierie du diplôme en ordre de marche

jeudi 29 avril 2021 par Brigitte Femenia

Un projet d’arrêté actant la réingénierie du diplôme d’aide-soignant a été validé par le HCPP le 20 avril. Le texte devrait paraître prochainement pour une application dans les Instituts de formation d’aide-soignant (Ifas) à la rentrée. Au grand regret des infirmiers libéraux.

Entamée en 2015, interrompue puis reprise en 2019, la concertation sur la réingénierie de la formation des aides-soignants (AS) semble toucher à sa fin. Le Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP) a donné un avis favorable à un projet d’arrêté portant sur de nouveaux actes pour les aides-soignants et sur un allongement de la durée de la formation à 12 mois – au lieu de 10 actuellement. Cette réingénierie, qui avait été préalablement annoncée pour septembre 2020 par l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, fait évoluer les compétences des aides-soignants afin qu’ils puissent répondre aux besoins de la population vieillissante en assurant une meilleure prise en charge des personnes âgées et de leurs pathologies. Un moyen également de valoriser la profession et de rendre le métier attractif, comme annoncé lors du Ségur de la santé. Trois missions visant à refléter la spécificité du métier sont définies dans le texte : accompagner la personne dans les activités de sa vie quotidienne et sociale dans le respect de son projet de vie, collaborer au projet de soins personnalisé dans son champ de compétences, et contribuer à la prévention des risques et au raisonnement clinique interprofessionnel.

« Je craignais qu’il y ait plus d’avis défavorables que favorables, et que le texte ne soit pas validé en raison de l’opposition des syndicats infirmiers et de l’Ordre infirmier », reconnaît Arlette Schuhler, secrétaire générale de la Fédération nationale des associations d’aides-soignantes (Fnaas). Mais malgré ces avancées, « nous restons sur notre faim par rapport au rôle propre des aides-soignants et au statut libéral qui ne nous est pas encore reconnu, regrette-t-elle. Nous aurions aimé davantage d’autonomie. Je pense que cela viendra à moyen terme. »

Les infirmiers libéraux mécontents

C’est hors de question pour les syndicats d’infirmiers libéraux (Idels), déjà hostiles au projet d’arrêté. « Transférer certains de nos actes aux aides-soignants et leur attribuer des actes dont les infirmiers libéraux ne disposent pas en autonomie dans leur rôle propre est une dérive assumée et décomplexée vers une médecine à bas coûts, a dénoncé Convergence Infirmière dans un communiqué de presse en date du 20 avril. C’est très dangereux pour les patients les plus fragiles, les plus âgés, et c’est profondément injuste pour les infirmiers libéraux qui suent sang et eau tous les jours aux quatre coins du pays pour soigner là où bien souvent plus personne ne va. »

Les syndicats d’Idels sont loin d’approuver l’élargissement du champ de compétences des aides-soignants appliqués au libéral, notamment la possibilité de faire un prélèvement capillaire pour la mesure de la glycémie. Actuellement, cet acte, qui implique l’effraction de la barrière cutanée, est réalisable par un médecin et, par délégation, par un infirmier. « À quoi ça sert d’avoir les compétences pour effectuer un acte si on ne sait pas interpréter les résultats », s’interroge Marianne Pache, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et membre du HCPP. Et de poursuivre : « Dans les centres hospitaliers ou dans les structures, les aides-soignants sont encadrés par des infirmiers. Mais ce n’est pas le cas à domicile, puisqu’ils travaillent généralement dans des Services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), avec une infirmière coordinatrice accessible par téléphone. Lorsque l’aide-soignante aura prélevé la glycémie capillaire, nous craignons qu’elle appelle la coordinatrice et que celle-ci lui dise quoi faire à distance. Cela va entraîner un glissement de tâche et la sécurité pour le patient ne sera plus assurée. » Le Sniil avait demandé que dans le cadre du Ssiad, le geste ne puisse être effectué par l’aide-soignant qu’en présence d’une infirmière et non sous son autorité ; une proposition qui n’a pas été retenue. Pour Arlette Schuhler, aucun problème n’est à prévoir, « l’aide-soignant transmettra les informations aux infirmiers comme il le fait déjà ».

Source : www.espaceinfirmier.fr

Auteur : Laure Martin

Sécurité: VAXZEVRIA / COVID-19 Vaccine AstraZeneca : lien entre le vaccin et la survenue de thrombos

mardi 20 avril 2021 par Brigitte Femenia

Avril 2021

VAXZEVRIA / COVID-19 Vaccine AstraZeneca : lien entre le vaccin et la survenue de thromboses en association avec une thrombocytopénie

Information destinée aux médecins généralistes, spécialistes en médecine interne, hématologie, médecine d’urgence, centres de vaccination contre la COVID, pharmaciens hospitaliers, pharmaciens de ville, infirmier(ère) et sages-femmes impliqués dans la campagne de vaccination.

Madame, Monsieur, Chère consœur, Cher confrère,

En accord avec l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), le laboratoire AstraZeneca souhaite vous transmettre les informations suivantes :

Résumé
Un lien de causalité entre la vaccination avec Vaxzevria et la survenue de thromboses en association avec une thrombocytopénie est considéré comme plausible.
Bien que de tels effets indésirables soient très rares, leur fréquence dépasse ce que l'on pourrait attendre dans la population générale.
Aucun facteur de risque spécifique n'a été identifié à ce stade.
Les professionnels de santé doivent être attentifs aux signes et symptômes thromboemboliques et/ou de thrombocytopénie et informer les personnes vaccinées en conséquence.
L'utilisation de ce vaccin doit être conforme aux recommandations nationales officielles.

Contexte concernant la sécurité

Vaxzevria est indiqué pour l’immunisation active afin de prévenir la COVID-19 causée par le SARS-CoV-2 chez les personnes âgées de 18 ans et plus.
Une association de thrombose et de thrombocytopénie, dans certains cas accompagnée de saignements, a été très rarement observée suite à la vaccination avec Vaxzevria. Il s’agit de cas graves se présentant sous forme de thromboses veineuses, concernant des localisations inhabituelles telles que des thromboses des sinus veineux cérébraux, des thromboses veineuses splanchniques ainsi que des thromboses artérielles, concomitantes à une thrombocytopénie. La majorité de ces cas est survenue dans les quatorze premiers jours suivant la vaccination principalement chez des femmes âgées de moins de 60 ans. Certains cas ont eu une issue fatale.

Jusqu'à présent, les cas signalés sont survenus après l'administration de la première dose de Vaxzevria. Les connaissances sur l'exposition à la deuxième dose sont encore limitées.

Le Comité de pharmacovigilance et d’évaluation des risques des médicaments (PRAC) a effectué une investigation complète, comprenant un examen approfondi des cas signalés dans la base européenne de pharmacovigilance (EudraVigilance) de caillots sanguins et de thrombocytopénie chez les personnes ayant reçu le vaccin, en accordant une attention particulière à l'information sur le sexe, l'âge, les facteurs de risque, le diagnostic de la COVID-19 (si disponible), le délai de survenue, l’évolution et le tableau clinique. L’investigation a également inclus une revue de la littérature, et une analyse du ratio du nombre de cas observés dans EudraVigilance par rapport au nombre de cas attendus.

À la suite de l’avis d'experts, il a été considéré qu'un trouble de type thrombocytopénie induite par l'héparine atypique (TIHa) est l'hypothèse la plus plausible étant donné les similitudes observées tant dans le profil sérologique que dans la présentation clinique des patients atteints.

Il est considéré comme probable que le syndrome, ressemblant à une TIHa, concerne un auto-anticorps dirigé contre le facteur 4 plaquettaire (PF4) et ayant une forte affinité de liaison. Il a été émis comme hypothèse que l'anticorps lui-même pourrait modifier la structure du PF4, comme cela a été montré pour la TIHa. Des titres élevés d'anticorps anti-PF4 ont été observés chez tous les patients pour lesquels un échantillon sanguin a été analysé, ce qui renforce cette hypothèse.

Un certain nombre d'études seront mises en place pour déterminer le mécanisme physiopathologique exact de la survenue de ces événements thrombotiques et définir l'ampleur précise du risque.
Bien que d'autres investigations soient en cours, le PRAC a recommandé une mise à jour de l’information dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice patient de Vaxzevria afin de refléter les connaissances actuelles sur ce signal de sécurité.

Parmi ces mises à jour, d'après les données des essais cliniques, figure l’ajout de la thrombocytopénie et des thromboses en association avec une thrombocytopénie comme effets indésirables dans la rubrique 4.8 du RCP avec respectivement, une fréquence « Fréquent » et « Très rare ».
 

QR Déclaration des effets indésirables
Déclarez immédiatement tout effet indésirable suspecté d'être dû à un médicament auprès de votre Centre Régional de Pharmacovigilance ou sur www.signalement-sante.gouv.fr.

Pour plus d'information sur les médicaments, consultez www.ansm.sante.fr ou http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr.

Information médicale

Pour toute demande d’information médicale et de documentation scientifique relative aux produits AstraZeneca et à leur environnement, et pour toute déclaration d’observation de pharmacovigilance et réclamation, contacter le Service de Pharmacovigilance et d’Information Médicale AstraZeneca : +33.(0)800 08 92 44 ou InformationMedicale.AZFrance@astrazeneca.com

Nous vous prions d’agréer Madame, Monsieur, Chère consœur, Cher confrère, l’expression de nos salutations distinguées.

Anne-Céline RICHARD
Directeur Pôle Pharmaceutique
Pharmacien Responsable
Dr Gabriel THABUT
Directeur Médical Aire
Thérapeutique Respiratoire 

Source : ansm.sante.fr