Pour soigner, ces deux infirmières parcourent 150 km par jour sur le plateau


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Cet article a été publié le par Brigitte Femenia et a été consulté 795 fois.

365 jours par an, Delphine Craipeau-Roubeix et Marie Coarasa vont de maison en maison pour prodiguer des soins à une soixantaine de patients.

En début d’année 2016 j’ai été hospitalisé cinq jours pour avoir commis une grave erreur médicale : ne plus prendre de médicaments prescrits, volontairement, estimant que cela ne servait plus à rien. Je me suis trompé lourdement et le généraliste me l’a fait comprendre en mentionnant sur l’ordonnance à l’attention des infirmières que les médicaments étaient à faire prendre à domicile tous les jours au patient réfractaire…

Et c’est comme cela que j’ai rencontré les deux infirmières qui sont chargées, chaque jour, des soins de 50 à 60 patients répartis sur un large territoire du Plateau. Elles visitent aussi bien les malades chroniques que ceux qui se sentent mal temporairement.
Ma curiosité de journaliste m’a incité à connaître le travail de ces « deux femmes en blanc », qui parcourent 150 km chaque jour, de 5 heures du matin à 20 heures le soir. Une mission pour soulager, et booster le moral de ceux ou celles qui vivent seuls à leur domicile, sans famille avec pour compagnon un chien ou chat.

Marie Coarasa, après des études littéraires
mission - Chaque jour Marie ,toujours sourire part soulager les douleurs

Entre un bac littéraire et les études à Limoges, Marie va se tourner vers la profession de soignant en passant trois ans et demi à l’école d’infirmières de Limoges et en effectuant des stages en milieu hospitalier, puis en étant intérimaire en entreprises, milieu hospitalier et centrale nucléaire.
En 2008, la voici en milieu rural. Son mari, militaire, est nommé au camp militaire de La Courtine. Le sort en est jeté. Marie, maman d’une petite fille, poursuit sa carrière dans un métier ou s’enchaînent joie et peine. La maison médicale de La Courtine ouvre ses portes, Marie y installe son quartier général avec sa complice, Delphine, un duo efficace 365 jours par an au « chevet » des patients.

Chaque jour, de maison en maison, s’enchaînent des soins, des pansements, des injections, des prises de sang, des toilettes… Il lui arrive aussi de préparer le petit-déjeuner, de donner la pâtée au chien et parfois d’amener quelques petites courses. Et puis parfois, la nuit, le téléphone portable sonne pour une demande d’assistance ; l’appel est bien entendu pris en compte et transmis au 15 si le pronostic met la vie du patient en jeu. Dans ce cas, c’est le Samu qui intervient, mais Marie, 37 ans, consciente de sa responsabilité, s’engage si nécessaire dans le secours jusqu’à l’arrivée du médecin.

A 43 ans, Delphine, mariée, deux enfants, a toujours le sourire pour venir auprès d’un patient. Son parcours est différent de celui de Marie. Delphine a été obligée de travailler tout de suite après son bac en secrétariat et, de ce fait, de retarder ses études d’infirmières, sa passion de jeunesse. Lorsqu’elle était enfant, on lui offrait des panoplies de femme en blanc.
En 2001, elle finit par entrer à l’école d’infirmières d’Ussel pour trois ans et demi, cours et stage en milieu hospitalier, maison de retraite, ou foyer handicapés.

En 2014, elle intègre la maison médicale de La Courtine ou elle retrouve Marie. Les deux complices vont travailler ensemble dans une harmonie parfaite de 5 heures à 20 heures avec un temps de repos de 14 heures à 15 h 30.
Delphine va parcourir les petites routes du Plateau avec parfois des petits ennuis de boue vite résolus grâce au téléphone portable et aux agriculteurs et leurs tracteurs pour sortir d’un chemin.
Delphine voit son travail comme relationnel. C’est aussi une confidente, elle apporte le soin accompagné d’une parole d’encouragement, c’est important pour toutes ses personnes seules et isolées qui n’ont que l’infirmière pour un petit brin de conversation, toujours trop court…

Ces infirmières itinérantes permettent aussi d’éviter l’hospitalisation le plus longtemps possible avec des soins conformes et bien appropriés. Car chaque année, des stages de formation sont proposés à Bordeaux ou par internet pour se mettre à jour.
Ainsi nos infirmières sont avant tout des femmes au grand cœur, toujours prêtes a intervenir, à répondre aux appels et à soulager ceux qui souffrent.

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