« Les Idels ont déjà effectué plus de 15 000 visites d’accompagnement à l’isolement »


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Cet article a été publié le par Brigitte Femenia et a été consulté 106 fois.

Catégorie : actualité

Depuis le 21 janvier, des Idels se rendent au domicile de patients positifs à la Covid pour les aider à organiser leur isolement. Un acte facturé environ 23 euros, et dont Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, dresse un premier bilan très positif.

Espace infirmier : À quels besoins répond la visite infirmière d’accompagnement à l’isolement ?

Thomas Fatôme : Ce dispositif est né d’un retour d’expérience issu du contact tracing. Nous avons remarqué que l’isolement des personnes positives n’était pas toujours bien respecté. Il était nécessaire d’aller au-delà d’un accompagnement téléphonique, en se rendant sur place, au domicile de certaines personnes. Et comme les infirmiers libéraux sont présents sur tout le territoire, qu’ils se rendent habituellement au domicile des patients, ils étaient clairement les professionnels à mobiliser.

Comment le dispositif fonctionne-t-il ?

Dans le cadre du contact tracing, tous les patients positifs sont appelés par l’Assurance maladie. À cette occasion, le traceur propose systématiquement une visite à domicile. Si le patient donne son accord, la visite est proposée sur l’une des plateformes de mise en relation qui ont été mises en place dans chaque région. Les infirmiers qui sont inscrits sur ces plateformes peuvent ensuite décider de prendre la visite, et prennent rendez-vous avec le patient. Il faut aller vite, car l’enjeu est de faire la visite dans les 24 heures.

Que fait l’infirmier une fois au domicile du patient ?

Il peut donner tout une série de conseils sanitaires, très pratiques, par exemple sur la manière dont on gère les repas dans une famille quand l’un des membres est positif, sur la façon d’organiser les sanitaires… Il peut également tester les cas contacts dans le même foyer. On sait que les contaminations à l’intérieur du domicile sont importantes, et le rôle des infirmiers est d’accompagner chaque foyer vers les bons gestes.

L’objectif est-il de cibler les publics les plus précaires ?

Nous sommes dans une logique de proposition systématique. Nous avons besoin de plus de recul pour savoir qui répond favorablement. Mais il est vrai que nous avons eu beaucoup d’exemples de personnes qui étaient dans une situation de précarité.

Quel est le bilan du dispositif à ce stade ?

Nous n’avons commencé que le 21 janvier, donc c’est encore trop tôt pour faire ce bilan. Ce que nous pouvons dire, c’est que nous avons commencé par accompagner les infirmiers dans cette mission : à ce jour, 33 334 visites ont été effectuées auprès d’eux par les délégués de l’Assurance maladie, et les caisses locales ont organisé une centaine de webinaires réunissant environ 7 500 participants. Pour ce qui est du nombre de visites, nous nous sommes donnés jusqu’à la fin février pour tirer un véritable bilan, car nous sommes en train de monter en charge. Mais au 5 février, nous avions déjà compté entre 15 000 et 20 000 visites. C’est déjà un résultat très positif, parce que les dispositifs de visite à domicile qui existaient jusque-là pour la Covid, et dont nous nous sommes inspirés pour cette visite d’accompagnement à l’isolement, avaient parfois du mal à décoller.

Les premiers échos des Idels sont assez positifs, mais certains ont déploré que les patients n’aient pas toujours bien compris le rôle des soignants lors de cette visite…

Oui, c’est un point que nous avons identifié. Il y a aussi des cas où le patient dit oui dans le cadre du contact tracing, puis se ravise quand l’infirmier veut prendre rendez-vous. Certains ont par ailleurs trouvé porte close. Nous avons donc des efforts de pédagogie à faire. Mais je dois dire que les retours que nous avons des infirmiers sont très positifs : c’est à leurs yeux une mission importante pour les patients, et je crois une reconnaissance de leur profession.

Si le bilan est si positif, pourquoi ce dispositif n’a-t-il pas été mis en place plus tôt ?

Nous apprenons en permanence avec cette crise : nous avons appris qu’il fallait tester plus, qu’il fallait être encore plus rapide, d’où les arrêts de travail dérogatoires avant le résultat du test, par exemple. Et nous avons aussi appris qu’il fallait mieux accompagner les patients dans l’isolement, car certains pouvaient être déboussolés, perdus, et avoir besoin d’appui. Je rappelle que nous n’avons pris en main la mission de contact tracing que depuis fin avril. Ce n’est pas comme si nous faisions cela depuis dix ans !

Propos recueillis par Adrien Renaud

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