Hausse du carburant : les "gros rouleurs" impactés, l'exemple d’une infirmière libérale de l’Eure


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Cet article a été publié le par Brigitte Femenia et a été consulté 116 fois.

Le carburant poursuit sa hausse pour la 9e semaine consécutive et atteint de nouveaux records. Il a notamment franchi la barre des 1,80€/litre le 28 février dernier. Cette flambée des prix pénalise de nombreux professionnels, dépendants de la voiture.

"Avant, un plein, c’était entre 55 et 60 euros, maintenant on arrive à 75 euros facile…" Infirmière libérale à Saint-Aubin-d'Écrosville (Eure), Tatiana Moutardier subit de plein fouet l’augmentation du coût du carburant.

Comme de nombreux professionnels de santé, elle exerce principalement à domicile, "plus de 90% du temps", assure-t-elle. Et passe, ainsi, une grande partie de sa journée au volant pour se rendre au domicile de ses patients.

800 euros de perte annuelle

Le gouvernement encourage les soins à domicile. Pourtant, ces déplacements systématiques génèrent des frais importants. Le prix du sans-plomb 98 s’est envolé. A la pompe, il peut désormais atteindre 1,81 €/litre, rattrapé par le SP95. Avec "un plein tous les 5-6 jours" en moyenne, le surcoût devrait s’élever, pour la soignante, à près de 800 euros en 2022.

"On est au cabinet une demi-heure, voire trois-quarts d’heure par jour, c’est tout", explique l’infirmière, membre de la Fédération nationale des infirmiers, principale organisation syndicale des infirmiers libéraux. "On est tout le temps sur la route…"

prix carburants

Pour David Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers, les patients soignés à domicile risquent, eux aussi, de pâtir de la situation : "notre crainte, c’est que les infirmières libérales hésitent à se déplacer, alors qu’elles effectuent en moyenne 95 à 98% de leur activité à domicile."

Une inégalité d’accès aux soins si l’augmentation se poursuit

Selon David Guillerm, la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) devrait, dans un premier temps, être partiellement remboursée. Le cas échéant, il craint un phénomène d’inégalité d’accès aux soins, "à court et moyen terme".

A l’heure actuelle, seuls les professionnels de la route – comme les transporteurs routiers et les chauffeurs de taxi – peuvent bénéficier de cet avantage fiscal. Les autres professionnels, "gros rouleurs", pour qui la déduction forfaitaire de 10% proposée par l’État est insuffisante, peuvent choisir d’opter pour le barème kilométrique.

Revalorisé cette année de 10%, ce dernier concerne près de 2,5 millions de foyers fiscaux et vise à compenser l’augmentation du prix du carburant pour les Français dont le véhicule est indispensable à l’exercice professionnel. Mais aux yeux de la FNI, il ne suffit tout simplement pas à pallier le surcoût.

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