Des syndicats appellent les infirmiers libéraux à la grève depuis vendredi 2 décembre et jusqu’à dimanche 4 décembre. Dans le Puy-de-Dôme, la fatigue des professionnels est réelle.

Pour les infirmiers libéraux, la coupe est pleine. Le dernier 49.3 a fait déborder le vase. Un appel à la grève a été lancé au niveau national par le syndicat Convergence Infirmière, le 3e syndicat infirmier. Pendant trois jours, du vendredi 2 au dimanche 4 décembre, les professionnels mobilisés assurent la continuité des soins, mais sont appelés à ne prendre aucun nouveau patient.
Sur un peu plus de mille infirmiers libéraux dans le Puy-de-Dôme, aucun serait en grève, d’après l’Union régionale des professionnels de santé infirmiers libéraux. Pour autant, l’épuisement est partagé par beaucoup. « Tout le monde en a ras-le-bol », souffle Denis Cornet, infirmier libéral à Thiers et membre du syndicat à l’origine de l’appel à la grève.
Pas de grévistes dans le Puy-de-Dôme
Les revendications concernent les conditions de travail et la revalorisation des actes infirmiers, qui n’ont pas augmenté « depuis plus de dix ans », d’après le syndicat. « C’est à l’infirmier de coter les actes et s’il se trompe, il peut être contrôlé et sanctionné », explique-t-il. Les sanctions sont désormais durcies par l’article 44 de la loi de financement de la Sécurité sociale, adoptée mercredi.
De plus, certains actes ne correspondraient à aucune nomenclature.
Refaire un pilulier par exemple, ça prend environ vingt minutes et ça ne rentre dans aucune case. Alors on triche, c’est de la pure interprétation.
Les syndicats s’opposent aussi au nouveau bilan de soins infirmiers. Il prévoit un forfait unique pour des soins parfois multiples. À cela s’ajoute la hausse du carburant, face à laquelle l’indemnité forfaitaire de déplacement des infirmiers augmente de quelques centimes. Si le mouvement est suivi par deux autres syndicats – Onsil et Infin’idels –, il n’est pas relayé par la FNI et la Snil, les deux syndicats majoritaires.
Fiona Farrell