En Lozère, les infirmiers libéraux dénoncent le gaspillage de matériel médical


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Cet article a été publié le par Brigitte Femenia et a été consulté 236 fois.

En Lozère, les infirmiers libéraux tirent la sonnette d’alarme face au gaspillage de matériel médical. Pendant une semaine, les professionnels du département ont collecté des équipements non utilisés dans le but de les redistribuer à des associations.

Des boîtes de pansements, bandes de contention, kits de perfusion et divers médicaments, ce sont des cartons entiers de matériel médical inutilisé qui ont été collectés en une semaine à travers tout le département de la Lozère. "Ce sont des équipements qui dorment dans les cabinets ou dans les maisons des patients, que nous récupérons ensuite", explique Magali Daudet, infirmière libérale à Grandrieu et responsable de la collecte cette année. Elle dénonce une surprescription systématique : "on prescrit souvent trop de soins, il y a beaucoup d’abus". Le coût est important, une boîte de pansements peut coûter plus de 100 euros. "Et une fois facturée, la pharmacie ne peut plus la reprendre, même si elle ne convient pas à la plaie du patient. Une grande partie de ce gaspillage pourrait être évitée, ce qui permettrait de réaliser d'importantes économies et de limiter l’impact sur l’environnement" , affirme Magalie Daudet.

L’opération de collecte, initiée par le syndicat Convergence Infirmière, a pour objectif de sensibiliser les professionnels de santé, les industriels, les décideurs et le grand public au gaspillage massif de matériel médical. Magali Daudet dénonce les prescriptions inadaptées : "mauvaise taille, usage inapproprié, soins interrompus trop tôt… tout ce matériel finit inutilisé et s’accumule. Autrefois, on se rendait chez le pharmacien local, on s’adaptait, on trouvait des solutions. Aujourd’hui, on est submergés par un excédent imposé".

Ce gaspillage représente un coût colossal pour la Sécurité sociale, 1,5 milliard d’euros par an, et ce depuis plusieurs années : "c’est énorme", explique Xavier Galetto, infirmier libéral à Meyrueis. "Et pourtant, on ne s’en rend pas compte car tout ce matériel est stocké chez les patients ou dans nos cabinets". Il explique que les infirmiers récupèrent souvent ces équipements pour soulager les patients, qui ne savent pas quoi en faire : "mais aujourd’hui, cela n’a plus aucun sens".  Xavier Galetto, dénonce également un système déconnecté de la réalité, où les prestataires livrent du matériel en excès sans se soucier de l’utilisation réelle : "ce ne sont pas des philanthropes, dès qu’ils livrent 15 jours de produits, tout est facturé à la Sécurité sociale, même si le patient ne s’en sert que trois jours". Xavier Galetto conclut avec amertume : "cela fait 19 ans que notre rémunération n’a pas été revalorisée. On évoque 800 millions d’euros pour revaloriser notre profession, alors qu’on en perd presque le double chaque année dans ce gaspillage".

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